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Vivement l'Ecole!
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Yves Desrosiers...

29 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... André Breton...

29 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Le 10 avril 1934, en pleine occultation de Vénus par la lune (ce phénomène ne devait se produire qu’une seule fois dans l’année), je déjeunais dans un petit restaurant situé assez désagréablement à côté d’un cimetière. Il faut, pour s’y rendre, passer sans enthousiasme devant plusieurs étalages de fleurs. Mais j’observais, n’ayant rien de mieux à faire, la vie charmante de ce lieu. Le soir le patron « qui fait cuisine » regagne son domicile à motocyclette. Les ouvriers semblent faire honneur à la nourriture. Le plongeur, vraiment très beau, d’aspect très intelligent, discute de choses apparemment sérieuses avec les clients. La servante est assez jolie : poétique plutôt.

Le 10 avril 1934, elle portait, sur un col blanc à pois espacés rouge fort en harmonie avec sa robe noire une très fine chaîne retenant trois gouttes claires, gouttes rondes sur lesquelles se détachait à la base un croissant de même substance pareillement serti. J’appréciai une fois de plus, infiniment, la coïncidence de ce bijou et de cette éclipse. Comme je cherchais à situer cette jeune femme, en la circonstance si bien inspirée, la voix du plongeur : « Ici, l’Ondine » et la réponse exquise, enfantine, à peine soupirée, parfaite : « Ah ! Oui, on le fait ici, l’on dîne ! » Est-il plus touchante scène ? Je me le demandais hier encore, en écoutant les artistes de l’atelier massacrer une pièce de John Ford.

La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas.

André Breton - L'amour fou

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Exposition Globes : comment les architectes représentent le monde...

29 Décembre 2017 , Rédigé par VousNousIls Publié dans #Education, #Architecture, #Art

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Education - Notre école mérite un débat digne, majeur et responsable...

29 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Education - Notre école mérite un débat digne, majeur et responsable...

2017 s'achève. Une année difficile pour celles et ceux ayant démocratiquement lutté pour un résultat politique qui ne fut pas celui de leurs attentes... Il est temps de dire ce que pourrait être, ce que nous aimerions que soit la forme du débat éducatif et pédagogique en cette année 2018 qui va commencer. Le dire de manière la moins bavarde possible, les "babillages" et bavardages ayant trop souvent pris le pas sur la réflexion longue, posée, mesurée et pourtant bien plus nécessaire et utile que toutes les conversations de plateaux télé et radios dont le "bruit" a couvert souvent l'intelligence raisonnable.

Les débats éducatifs et pédagogiques sont toujours passionnants et passionnels. Ils sont l'occasion de disputes mémorables, d'invectives, d'injures, de crêpages de chignons et autres prises de position, chacun défendant bec et ongles sa "chapelle". Ils offrent aussi et heureusement la possibilité de rencontres enrichissantes, de partages, d'échanges et d'amitiés sincères, y compris avec celles et ceux ne partageant pas les mêmes points de vue.

Mais revenons sur ce quinquennat achevé il y a six mois.

Ce fut - je parle ici du seul sujet qui m'importe: l'éducation, l'Ecole au sens large du terme - un long parcours ponctué de débats médiocres sur des sujets qui ne l'étaient pas. Oui le débat public méritait mieux que ces petites polémiques permanentes, répétées, offrant aux chroniqueurs l'occasion de "surfer" sur l'accessoire quand il aurait fallu se concentrer sur l'essentiel. Pendant cinq ans, tout fut mis en oeuvre, involontairement ET volontairement parfois, pour abaisser le niveau, pour disqualifier des chercheurs devenus inaudibles tant les échanges couvraient leurs voix, effaçaient leurs écrits. Les petites mesquineries ont réussi le triste exploit de vaincre les convictions, de dénigrer les compétences, d'abaisser les savoirs alors que ces convictions, compétences et savoirs contenaient tout ce qui aurait pu, ce qui aurait du rendre au débat public son intelligence.

Alors, petit à petit, subrepticement, à bas-bruit mais aussi à haute voix, les caricatures, les définitions grossières et mensongères souvent, les fantasmes entretenus, les fausses nouvelles - les "fakenews" - sont venus submerger la réflexion. Vouloir une école juste devenait aussitôt un "nivellement par le bas". Vouloir initier plus d'élèves aux langues mortes était traduit par une "mort annoncée de la civilisation", rien que ça. Réformer le collège était considéré comme une atteinte aux savoirs fondamentaux et aux disciplines. Et ainsi de suite dans un flot continu de mauvaise foi, de stériles échanges sur les réseaux dits "sociaux", sur les plateaux télés et radios faisant la part belle aux plus démagogiques, aux plus réactionnaires, aux plus menteurs et fiers de l'être. La contradiction légitime devenait inaudible. Un Eric Zemmour devenait tout à coup plus expert qu'un François Dubet ou qu'un Philippe Meirieu. Le populisme, déjà, l'emportait. L'immédiateté tuait le "temps long". Le buzz "faisait" l'actualité. Quant au grand public, parfois peu informé, voire désinformé, il était tenu à l'écart et méthodiquement sommé de se ranger sous la bannière des "vrais défenseurs" de la République, dont la droite la plus réactionnaire et la fachospère omniprésente. Ainsi fut perdue la "reine des batailles": celle des idées!
 
Tout cela doit cesser au risque mortifère pour notre école d'entrer dans une longue nuit conservatrice. Comment un Président de la République, jeune, dynamique et sincèrement européen, peut-il valider, encourager un projet éducatif tourné davantage vers le passé, replié sur des souvenirs fantasmés d'une école très franco-française quand il faudrait ouvrir les yeux et nous inspirer - sans le copier/coller - de ce qui se fait de mieux au sein de l'Union européenne? Comment accepter que notre école primaire persévère dans l'erreur avec cette absurde semaine de quatre jours?
 
2018 devra rendre la parole et la réflexion aux chercheurs, aux penseurs éclairés et éclairants, à toutes celles et ceux qu'on a fait taire. Ces chercheurs et penseurs, femmes et hommes de raison, pas toutes et tous d'accord entre eux mais justement, avec leurs différences, remettant à l'honneur la "disputatio" remplacée depuis des années par l'écume des futilités accessoires et la facilité. Ainsi sera remportée une autre bataille essentielle: celle de la culture! Une culture ouverte, plurielle, éloignée des condensés de raisonnement en 280 signes.
 
Voilà ce que mérite notre école: un débat digne, majeur et responsable. Utile.
 
Gardons-nous de l'enchaîner aux modes populistes, aux bassesses, aux résumés hâtifs. Et par là, de l'asservir!
 
Christophe Chartreux

 

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Réponse d'Yvon Quiniou, philosophe, à Emmanuel Macron déclarant: "C’est la République qui est laïque, pas la société"...

29 Décembre 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Laïcité, #Philosophie, #Politique

Réponse d'Yvon Quiniou, philosophe, à Emmanuel Macron déclarant: "C’est la République qui est laïque, pas la société"...

EXTRAITS

Le président Macron, dans un entretien inédit et chaleureux avec les représentants des différents cultes, a affirmé que « les religions font partie de la vie de la nation » [Le Monde du 23 décembre]. Affirmation surprenante : on peut y voir un truisme, un constat d’évidence – ce qu’elle n’est pas. Bien plutôt, elle constitue une forme d’apologie des religions, la reconnaissance implicite de leur apport positif à la vie collective.

Or ceci n’a rien d’un truisme et constitue au contraire une thèse tout à fait contestable et d’une rare naïveté, surtout si l’on se souvient qu’il a un minimum de formation philosophique. Car elle oublie un fait, lui incontestable : les religions, qui sont censées unir les hommes (le mot latin religare signifie « relier »), n’ont cessé, tout au long de l’histoire, de se déchirer entre elles et d’abîmer le lien social, donc la vie en société, et ce de plusieurs manières qu’Emmanuel Macron semble oublier ou ne veut pas voir.

(...)

Spinoza, Hume, Kant, Rousseau...

Au final, on est un peu stupéfait par ces propos d’Emmanuel Macron, même si l’on sait par ailleurs qu’il se dit « habité par la transcendance », ce qu’il ne devrait d’ailleurs pas déclarer publiquement, car il rompt ainsi le pacte de neutralité qu’il devrait observer en tant que chef d’Etat !

Stupéfait, aussi, car il devrait se souvenir du diagnostic critique que tous les grands penseurs ont pu faire de la religion : Spinoza, Hume, Kant, Rousseau, en tant que philosophes partisans de la rationalité et du libre examen, puis les esprits de type scientifique du XIXe et du XXe siècle comme Feuerbach, Marx, Nietzsche et Freud. Leurs approches sont différentes (psychologique, sociale, biologique, psychanalytique) mais, sur ce sujet, complémentaires.

On peut les résumer en disant que, au-delà de l’explication humaine de l’origine des religions, ils ont dénoncé leurs effets désastreux sur la vie des hommes, y voyant une source d’aliénation, contribuant à empêcher les êtres humains de réaliser toutes leurs potentialités de vie. Est-ce cela, Monsieur le président, que vous approuvez et même valorisez… ou alors êtes-vous dans le subtil calcul politicien, les croyants étant aussi des électeurs ?

Yvon Quiniou est entre autres l’auteur du livre Critique de la religion. Une imposture morale, intellectuelle et politique (La ville brûle, 2014)

La tribune intégrale est à lire en cliquant ci-dessous

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C'était en juillet 2017... Mort de la philosophe Anne Dufourmantelle...

29 Décembre 2017 , Rédigé par Liberation Publié dans #Philosophie

Chaque jour, un "article" revenant sur l'année 2017...

Un choix arbitraire...

Mais de coeur...

Christophe Chartreux

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Douceur, c’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, morte accidentellement vendredi, à l’âge de 53 ans, à Ramatuelle.

Notre peine est immense car Anne Dufourmantelle était chroniqueuse à Libération, mais c’était surtout une amie. On se souvient de la douceur de sa voix, inquiète, quand elle nous appelait chaque mois pour savoir si sa chronique était à la hauteur de nos attentes. Et elle l’était. Depuis deux ans dans nos colonnes, comme dans l’ensemble de son travail, Anne Dufourmantelle, spinoziste, questionnait le rapport entre la fatalité et la liberté, ce qui fait qu’une vie s’ouvre à la liberté malgré les conditionnements, les fidélités, les obéissances.

Docteure en philosophie de l’université Paris-Sorbonne en 1994 et diplômée de l’université Brown, elle a enseigné à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette, à l’Institut des hautes études en psychanalyse, à l’Ecole normale supérieure, à la New York University, et signé plusieurs essais et romans dont Intelligence du rêve en 2012 (Payot), Puissance de la douceur en 2013 (Payot) et Défense du secret (Payot, 2015). Son œuvre mêle avec beaucoup de finesse et de délicatesse excursions philosophiques et occurrences psychanalytiques.

Anne Dufourmantelle était aussi jurée du Prix des rencontres philosophiques de Monaco. «La sérénité lumineuse et la douceur qui se dégageait d’elle n’étaient jamais mièvres mais semblaient toujours une grâce conquise au contact de la fragilité et d’une extrême sensibilité à la souffrance», se souvient Charlotte Casiraghi, présidente des Rencontres de Monaco.

Ses mots, son intelligence, sa douceur nous manqueront, parce qu’ils nous aidaient à prendre le risque de s’ouvrir aux autres et au monde.

Anastasia Vécrin             

A noter:

Anne Dufourmantelle s'est noyée en portant secours à des enfants...

Note du webmaster

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"La douceur a fait pacte avec la vérité ; elle est une éthique redoutable.
 
Elle ne peut se trahir, sauf à être falsifiée. La menace de mort même ne peut la contrer.
 
La douceur est politique. Elle ne plie pas, n'accorde aucun délai, aucune excuse. Elle est un verbe : on fait acte de douceur. Elle s'accorde au présent et inquiète toutes les possibilités de l'humain.
 
De l'animalité, elle garde l'instinct, de l'enfance l'énigme, de la prière l'apaisement, de la nature, l'imprévisibilité, de la lumière, la lumière."
 
Anne Dufourmantelle - Puissance de la douceur
C'était en juillet 2017... Mort de la philosophe Anne Dufourmantelle...
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L' "homme de l'année"... Une petite fille au regard perdu sur une route improbable...

28 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Migrant, #Refugiés

L' "homme de l'année"... Une petite fille au regard perdu sur une route improbable...

Nuit de patience, la mer voyage vers nous,
à l’aube l’horizon se noie dans la poche des vagues.

Dans notre entassement avec les femmes au milieu,
un enfant meurt dans les bras de sa mère.

Quel meilleur sort que la fin dans un giron,
Ils le tendent aux vagues, un chant à voix basse.

La mer engloutit dans un rouleau d’écume
La feuille tombée de l’arbre des hommes.

Erri De luca - Solo Andata

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Les Fatals Picards...

28 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Luigi Pirandello...

28 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

LE PÈRE : Le drame pour moi est là tout entier, monsieur : dans cette conscience que j'ai que chacun de nous — voyez-vous — se croit " un seul ", alors que c'est faux : il est " cent ", monsieur, il est " mille ", selon toutes les possibilités d'être qui sont en nous : il est " un seul " avec celui-ci, " un seul " avec celui-là — et ces " un seul " différents au possible ! Et cela, en même temps, avec l'illusion d'être toujours " un seul pour tout le monde ", et toujours " cet un seul " que nous croyons être dans nos actes. C'est faux ! c'est faux ! Nous nous en apercevons bien, lorsque, dans l'un de nos actes, nous nous retrouvons soudain, par un hasard des plus malheureux, comme accrochés et suspendus : nous nous apercevons, veux-je dire, que nous ne sommes pas entiers dans cet acte, et que ce serait donc une atroce injustice que de nous juger d'après ce seul acte et de nous maintenir accrochés et suspendus au pilori pendant une existence entière, comme si celle-ci se résumait tout entière dans cet acte !

Luigi Pirandello - Six personnages en quête d'auteur

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