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Vivement l'Ecole!

Pomme...

31 Mai 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Stieg Larsson...

31 Mai 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Résultat de recherche d'images pour "les hommes qui n'aimaient pas les femmes"

Lisbeth Salander ne s’était jamais considérée comme une vraie lesbienne. Elle n’avait jamais consacré du temps à déterminer si elle était hétéro-, homo- ou peut-être bisexuelle. De façon générale, elle se fichait des étiquettes et estimait que ça ne regardait personne, avec qui elle passait la nuit. S’il avait absolument fallu choisir, sa préférence sexuelle serait allée aux garçons – en tout cas, ils venaient en tête des statistiques. Le seul problème était d’en trouver un qui ne soit pas un débile, et qui éventuellement valait quelque chose au lit…

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Poésie du Quattrocento : quand les muses étaient vénales...

31 Mai 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Résultat de recherche d'images pour "Vénus et Priape Charles Senard"

A la Renaissance, l’Italie devient le «pays d’Éros». Une vague de plaisir charnel submerge les arts. Dans un ouvrage intitulé “Vénus et Priape”, le latiniste Charles Senard rassemble les plus beaux poèmes érotiques du Quattrocento, qui sont souvent dédiés… à des prostituées.

Tout commence avec la peste, la grande peste du XIVe siècle, la peste noire, la mort dense, qui vient du fond de l’Asie et ravage l’Europe : 24 millions de mort, soit le quart de sa population… A Florence, depuis 1315, la peste ne cesse de frapper, empêchant durablement la reprise démographique (1). Une personne sur trois meurt. Il faut repeupler Florence. Le problème, c’est que le nombre de mariage baisse, de même que la natalité. Pourquoi ? La faute aux sodomites, suggère les clergé qui désigne les coupables : les hommes qui préfèrent les garçons. De fait, les amitiés viriles sont courantes dans la cité des Médicis : en Allemagne, le verbe florenzen (tiré de Firenze) se traduit «sodomiser». En France, la relation anale est également qualifiée de «vice italien». Il faut réagir. En avril 1403, le gouvernement de Florence institue un Office de l’Honnêteté (Onestà) avec pour mission… d’encourager les relations vénales. «Son objectif spécifique était de détourner les hommes de l’homosexualité en favorisant la prostitution féminine, explique l’historien Richard Trexler. Il fallait pour cela bâtir ou acheter un édifice susceptible être utilisé comme bordel et recruter des prostituées étrangères et des souteneurs pour travailler mais il fallait aussi leur assurer des ressources et une protection qui les encourageraient à rester

Des bordels pour que l’ordre règne

Il peut sembler surprenant d’apprendre que Florence soit ainsi devenue la «patrie» des prostituées. Mais le cas est loin d’être isolé. Ainsi que le révèle Charles Senard dans l’anthologie poétique Vénus et Priape : de façon accélérée «entre 1350 et 1450, des maisons closes sont créées partout, en Italie comme en France». Par «souci de la moralité publique», le commerce du sexe s’institutionnalise à la fin du Moyen-Âge en Occident, «alors qu’il n’était jusque là que toléré. En effet, les gouvernements municipaux s’inquiètent des troubles provoqués par la vaste population de célibataires qui se concentre dans les villes en plein essor. Contraints par leur condition économique au célibat, les jeunes domestiques, apprentis, compagnons y menacent de plus en plus, par des grèves, des émeutes, des viols, le monopole des pouvoirs économique, social et politique, mais aussi sexuel des hommes mariés, puisque ceux-ci interdisaient à quiconque d’approcher de leur femme, de leurs filles et de leurs servantes. Ces célibataires ne pouvant être expulsés puisqu’ils constituaient une force de travail indispensable, la seule solution consiste à leur fournir un nombre suffisant de prostituées.»

(...)

Agnès Giard

A retrouver en cliquant ci-dessous

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Rythmes : retour vers le futur...

31 Mai 2017 , Rédigé par SGEN - CFDT Publié dans #Education

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Le projet de décret sur les rythmes scolaires divulgué par la presse ouvre la porte au retour à la journée de 6 heures, à la semaine de 4 jours et à l’année scolaire de 144 jours qu’aucun pays européen ne pratique.

Le passage à une semaine de  5 matinées de  classe devait permettre d’avoir une journée scolaire moins dense pour de meilleurs apprentissages.

Cette réforme était restée au milieu du gué faute d’avoir anticipé l’accueil périscolaire, d’avoir interrogé le calendrier scolaire et faute de temps pour être évaluée. Le texte proposé revient à faire demi-tour. Il ouvre la boîte de Pandore des demandes contraires à l’intérêt de l’enfant, il nie l’engagement des personnels et il présage d’une grande confusion pour la rentrée à venir.

L’École  s’engagerait ainsi vers une reconcentration des heures de classe sur un trop petit nombre de jours, une réintensification du travail des élèves comme des personnels, une dégradation des conditions d’apprentissage et des conditions d’exercice des enseignants. Ce projet de texte a été élaboré  hors de toute concertation et sans respect des engagements pris par le ministère envers les organisations syndicales. Il est encore temps d’ouvrir le dialogue.

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Santé des collégiens en France : nouvelles données de l'enquête HBSC 2014...

31 Mai 2017 , Rédigé par Santé Publique France Publié dans #Education, #Santé

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Pour les adolescents, les années collège représentent une période de changement. L’enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), menée tous les 4 ans dans plus de 40 pays, permet d’établir une photographie précise de la santé et du bien-être des adolescents de 11 à 15 ans et d’en mesurer les évolutions. Elle est unique en son genre. Santé publique France y participe pour la sixième année consécutive. Les données françaises 2014 sont publiées aujourd'hui sous la forme de fiches thématiques.

(...)

Résultats de l'enquête
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L’école française est-elle vraiment la championne des inégalités?...

31 Mai 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

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EXTRAITS

Si les inégalités sociales restent marquées, l’école joue toujours un rôle d’émancipation pour les classes populaires, explique Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Et si l’école française n’était pas cette machine à amplifier les inégalités que, d’une enquête à l’autre, la société tout entière en vient à pointer du doigt ? Dans la partie de son rapport consacrée au système éducatif, divulgué mardi 30 mai, l’Observatoire des inégalités prend le contre-pied du refrain dominant ; le contre-pied, aussi, des « leçons » du Programme international de suivi des acquis des élèves (PISA). Dans le PISA concernant les élèves de 15 ans, développé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France fait figure de mauvaise élève en matière de justice sociale et scolaire. Et même de « championne » des inégalités.

(...)

... en 2013, en France, moins de 10 % des 18-24 ans ont quitté l’école prématurément. Un niveau comparable à celui de l’Allemagne et « bien en dessous de la zone euro » (13,1 %), de l’Italie (17 %) ou encore de l’Espagne (23,6 %). En matière de reproduction sociale, le rapport prend appui sur la base de données Eurostat : si l’on considère les enfants des parents peu diplômés, 22 % sont eux aussi peu diplômés en France, contre 34 % en moyenne dans l’Union européenne. Parmi les grands pays, seul le Royaume Uni ferait mieux (16 %).

(...)

... « L’école française remplit toujours son rôle, essentiel, d’émancipation des catégories populaires, justifie M. Maurin. Mais les inégalités se sont déplacées de l’obtention du bac au type de bac obtenu, et, surtout, vers l’enseignement supérieur. »

(...)

Mais c’est dans l’univers des grandes écoles que les inégalités demeurent les plus criantes, sans évolution depuis une trentaine d’années : 50 fois plus d’enfants de cadres que d’enfants d’ouvriers à Polytechnique, 20 fois plus dans les Ecoles normales supérieures, 4 % d’enfants d’ouvriers et employés à l’ENA, contre 69 % d’élèves issus de familles de cadres supérieurs… Les écarts sont vertigineux. Les rapporteurs étrillent au passage les filières « égalité des chances », développées par les grandes écoles – notamment à Sciences Po – depuis une vingtaine d’années pour s’ouvrir socialement.

(...)

Pierre Mathiot le reconnaît et le regrette : les programmes d’égalité des chances ne bénéficient, jusqu’ici, qu’à un nombre marginal de lycéens. Louis Maurin le dit autrement : « Notre système reste calqué sur la culture et les valeurs de milieux favorisés qui pèsent de tout leur poids pour éviter toute modernisation. »

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Ognon...

31 Mai 2017 , Rédigé par Questions de classe(s) Publié dans #Education, #Politique

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Le fait que, en ce mois de mai 2017, vingt-sept ans après la publication des « rectifications orthographiques » recommandées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990 et insérées par Darcos dans les programmes scolaires en 2008, une chroniqueuse de télévision en mal de buzz ait vivement reproché à l’ex-ministre de l’éducation Vallaud-Belkacem cette prétendue « réforme de l’orthographe » est révélateur de deux phénomènes inquiétants, l’un sociétal, l’autre politique.

D’une part, cela témoigne de la persistance d’un attachement irrationnel à une orthographe immuable et figée jusque dans ses aberrations. C’est ce qui conduit certain-e-s à s’insurger contre la suppression du -i- de oignon, qui n’est ni prononcé ni étymologique, ou contre la correction de nénuphar en un nénufar conforme à l’étymologie, ou contre le fait d’écrire désormais portemonnaie sans tiret comme on écrivait depuis longtemps portefeuille. Quant à la suppression de l’accent circonflexe sur, seulement, certains -u- et -i- pour lesquels il ne joue aucun rôle dans la langue actuelle (il est conservé lorsqu’il a une valeur distinctive, comme dans mûr / mur), elle est vécue comme un véritable scandale, et l’introduction à l’école de cette orthographe rectifiée conduit à vouer aux gémonies le ministre qui a osé suivre les recommandations du Conseil supérieur.

Ou plutôt la ministre. Car lorsque, en juin 2008, sous Sarkozy, le ministère Darcos fait inscrire dans les programmes que, en primaire « L’orthographe révisée est la référence [] », et que au collège « Pour l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des rectifications de l’orthographe proposées par le Rapport du Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française », il n’y a pas de réaction notable. Mais lorsque, fin 2015, le ministère de Vallaud-Belkacem reprend la même consigne : « L’enseignement de l’orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990 », et que, dans la foulée, en février 2016 des éditeurs de manuels décident de l’appliquer, c’est la curée : droite et extrême droite dénoncent un « nivellement par le bas » (Ciotti) ou « une « réforme-massacre de notre belle langue française ! » (Philippot). Pour La Manif pour tous, « @fhollande s’attaque à notre identité », et Laurence Parisot ressent une « Fêlure à l’âme ». Et cela va des propos policés de Fillon (« ce n’est vraiment pas le moment ») jusqu’aux déferlements racistes d’internautes cachés derrière leurs pseudos : « notre langue doit rester ce qu’elle était, si c’est trop fatigant pour un arabe d’apprendre à mettre des accents qu’ils retournent au pays ».

Enfin, tristement révélateur, un dernier fait en dit long sur les « défenseurs du circonflexe ». Après le massacre à Charlie Hebdo, les internautes avaient exprimé leur soutien avec l’expression « Je suis Charlie » et créé sur Twitter le mot-dièse #jesuisCharlie, qui a été repris au fil des attentats sous les formes #jesuisBruxelles ou #jesuisParis. En février 2016, quand les éditeurs de manuels scolaires s’apprêtent à tenir compte de quelques rectifications orthographiques, d’aucuns ont jugé bon de créer le mot-dièse #jesuiscirconflexe. Et dans un amalgame qui ne paraît pas les gêner, certains se jetteront dessus, de Philippot : « Face à l’infâme et bête réforme, devant laquelle quelques démagogues se pâment, parce que le français est notre âme, #Jesuiscirconflexe » à Estrosi : « Refusons la réforme absurde de l’orthographe et le nivellement vers le bas ! #Jesuiscirconflexe » …

Alain Chevarin

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Mise au point... La parole des élèves, "c'est de la merde"...

31 Mai 2017 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education

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Extrait de la Revue de presse des Cahiers Pédagogiques à retrouver en bas de page

(...)

Mise au point

Deux interventions de M.Brighelli, aussi navrantes qu’à l’accoutumée, m’amènent à faire une mise au point qui me semble tout à fait nécessaire.

M.Brighelli était l’invité ce matin de l’émission "L’heure des pros" du très complaisant Pascal Praud, sur CNews, en compagnie de Rokhaya Diallo et Frédérique Rolet, qu’il convient de saluer pour avoir supporté des propos difficilement acceptables. M. Brighelli a en effet, entre autres fulgurances, en parlant des élèves, expliqué qu’il fallait « cesser de leur dire que leur parole est sacrée » parce que « leur parole, c’est de la merde, voilà. Au départ, c’est de la merde. » Rokhaya Diallo a bien tenté d’expliquer que ceci n’est rien d’autre que du mépris, M.Praud, lui n’y voit qu’une "parole forte", en concédant tout juste que c’est "caricatural".

Cette prestation subtile et pénétrante était d’ailleurs annoncée dès la veille avec un billet affligeant, où les Cahiers pédagogiques reçoivent à leur tour un témoignage de délicatesse de monsieur : « Déclarer la fin du pédagogisme — à la bonne heure, mais je voudrais des mesures concrètes : par exemple couper les vivres à toutes ces officines pédagos qui grèvent le budget du ministère, à commencer par les Cahiers pédagogiques et autres organisations sectaires. Ou organiser un audit visant à estimer exactement la part de responsabilités des « assassins de l’école », comme les a très bien surnommés Carole Barjon l’année dernière. »

On voit dans ce billet, subtilement intitulé Ré-éducation nationale, que M. Brighelli, après avoir appelé à voter Le Pen, tout en ayant fait campagne pour Nicolas Dupont-Aignan,lance un appel du pied tout aussi subtil que ses propos sur les élèves en direction de M. Blanquer, qui a eu le malheur de susciter quelques espoirs en utilisant le mot pédagogisme. On constate aussi que M. Brighelli continue à invectiver quiconque ne se lance pas, comme lui, dans des diatribes pleines de mépris pour les élèves, destinées à s’inventer des ennemis plutôt qu’à chercher à améliorer sérieusement les points faibles de notre école.

Aux Cahiers pédagogiques, nous avons le tort, pour M.Brighelli, de penser que la parole de l’élève a de la valeur, non seulement en tant que telle, mais pour ce qu’elle peut nous révéler en terme d’avancée dans les apprentissages. Cela n’en fait pas une parole sacrée, comme il le prétend, mais une parole qu’il faut respecter, et en tout cas ne jamais insulter. Comment voulez-vous que nos enfants, nos adolescents fassent confiance à leurs enseignants, à l’institution, à la société, s’ils peuvent entendre à la télévision de la bouche d’un enseignant (hélas) que « leur parole, c’est de la merde » ? Comment s’étonner ensuite qu’ils aient peur de se tromper ? L’éducation de nos enfants et de nos élèves est un enjeu crucial pour notre démocratie. A l’heure où bien des adultes se réclament de la "post-vérité" (comprendre : disent et répandent volontairement des mensonges), il est soit illusoire soit délibérément malveillant de chercher à faire croire à une société déstabilisée par de multiples changements qu’il suffirait d’un claquement de doigts et d’éructer aux enfants de se taire pour remettre de l’ordre dans notre école. Tout au contraire, il faut prendre en compte la parole de nos élèves, l’accueillir, leur donner le droit à l’erreur pour mieux, si nécessaire, les aider à la déconstruire et contribuer ainsi à leur cheminement de futurs citoyens. Et si véhiculer cela fait des Cahiers pédagogiques une officine pédago et une organisation sectaire, je suis fière d’en être.

Aurélie Gascon

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Lettre ouverte à Monsieur le ministre de l'Éducation nationale...

31 Mai 2017 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Politique

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La nomination à l’Éducation nationale de Jean-Michel Blanquer, bien connu des observateurs du système éducatif et des corps intermédiaires, notamment pour ses précédentes fonctions durant le quinquennat Sarkozy, a fait beaucoup parler ou écrire et ses premières annonces ont déjà suscité de nombreux commentaires et réactions. Le CRAP-Cahiers pédagogiques est par principe ouvert au dialogue et ne fait aucun procès d’intention à priori. Aussi avons-nous décidé de nous adresser par courrier au nouveau ministre pour l’interroger sur certains points qui nous tiennent à cœur et pour exposer nos propositions.

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Monsieur le ministre

Notre mouvement associatif, le CRAP-Cahiers pédagogiques, tient à s’adresser à vous, à l’occasion de votre nomination. Nous cherchons depuis plusieurs décennies à promouvoir une école plus juste et plus efficace, alliant bienveillance et exigence, et nous constatons que le président de la République, comme vous, prend ces objectifs à son compte. Mais comment allez-vous mettre en actes ces intentions, comment allez-vous rendre notre école moins inégalitaire et restaurer la confiance de tous les acteurs ? Dans les mesures que vous proposez, si certains points nous paraissent prometteurs, d’autres peuvent inquiéter ou appeler à des précisions, pour bien en comprendre le sens.

Une thématique parait dominante dans vos premières interventions : l’autonomie comme une clé majeure de la réussite d’une politique éducative. Nous le pensons aussi, mais il n’est pas sûr que tout le monde donne le même sens à cette notion. Aussi nous permettons-nous de poser quelques questions et d’exposer les propositions que nous portons.

L’autonomie, ce doit être d’abord celle des équipes pédagogiques, disposant d’une marge de manœuvre pour mettre en œuvre la politique nationale. Celle-ci doit rester le cadre indispensable reposant sur les grandes lignes de la loi d’orientation de 2013 que vous avez déclaré ne pas vouloir remettre en cause. On peut aller plus loin que ce qui existe déjà, en donnant par exemple un rôle plus fort dans le secondaire au conseil pédagogique, en inventant des formes de gouvernance démocratiques dans les établissements, en favorisant innovations et expérimentations. Mais nous insistons sur la nécessité d’éviter une trop grande autonomie sans références nationales, dont celle du socle commun et des grands objectifs des programmes. L’autonomie poussée à l’extrême pourrait donner des résultats très négatifs et renforcer les inégalités, comme le montre l’exemple récent de la Suède.

Concrètement, l’autonomie pour les écoles REP (réseau d’éducation prioritaire), c’est pouvoir choisir comment partager le travail entre des maitres affectés sur la base d’un taux d’encadrement d’un professeur des écoles pour douze élèves, et non une mesure uniforme de réduction de la taille des classes. On ne peut ignorer les inconvénients d’une concentration de moyens sur ces classes, au risque d’oublier les grandes sections de maternelle, sans compter les problèmes de locaux qui sont posés. L’évolution des pratiques enseignantes est aussi décisive, sans quoi on aboutirait aux mêmes résultats mitigés que ceux d’une expérience précédente au début des années 2000.

L’autonomie, c’est permettre aux établissements de prendre en compte la mixité sociale comme axe majeur de leur politique de constitution des classes. Les parcours différenciés d’élèves ne doivent pas être l’occasion de nouvelles ségrégations. Vous déclarez vouloir appuyer votre politique sur des résultats de recherches ; or, celles-ci prouvent plutôt les vertus de la classe hétérogène pour faire réussir les plus fragiles. Quand les parcours bilangues ou les options langues anciennes se figent en classes élitistes, on abandonne un objectif, pourtant essentiel, d’excellence pour tous. L’autonomie doit permettre, au contraire, de développer les formes les plus diverses de la pédagogie différenciée, comme le recommandait récemment le jury de la conférence de consensus du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire) sur ce thème.

L’autonomie, c’est aussi pouvoir articuler au mieux les différents enseignements, en combinant le travail dans les disciplines et l’interdisciplinarité. Accroitre au nom du « renforcement des fondamentaux » le nombre d’heures de français et de mathématiques, déjà très élevé en France, ne peut être la solution aux difficultés des élèves. En fait, il y a certainement mille manières d’atteindre des objectifs ambitieux, et il faut développer la créativité et l’inventivité des acteurs, notamment par la formation continue et l’encouragement au travail d’équipe.

L’autonomie, c’est aussi favoriser de nouvelles pratiques d’évaluation, plus adaptées aux besoins de l’école d’aujourd’hui. Des équipes se sont engagées dans cette voie, alors même que l’évaluation traditionnelle a montré ses limites et, bien souvent, son inefficacité. Il ne faudrait pas rompre leur élan.

L’autonomie, elle ne va pas de soi, elle s’apprend, en particulier au travers de la formation, initiale et continue. Celle-ci est indispensable, comme l’a souligné le président de la République. Elle ne peut se réduire ni au compagnonnage ni aux formations purement virtuelles, et il faut amplifier les efforts du précédent ministère dans ce domaine. Il existe un grand patrimoine pédagogique en France qu’il convient de faire connaitre, notre revue étant d’ailleurs partie intégrante de ce patrimoine. Les innovations présentes s’inscrivent aussi dans une histoire longue.

Sur tous ces points, nous contribuons depuis de longues années à la diffusion de pratiques innovantes et démocratisantes, en étant vigilants sur certaines dérives possibles, et nous promouvons l’énergie et le dynamisme de ceux qui ont la volonté de faire bouger l’école dans le sens de la réussite de tous.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques
30 mai 2017

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Corelli...

30 Mai 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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