Revue de Presse Education... Prédicat - Primaire...etc...
Que se passe t-il dans les rédactions ? Pourquoi s’excite t-on autant sur ce foutu prédicat ? Et, si encore, c’était pour donner des clés et remettre dans le contexte au lieu d’agiter des lieux communs et des contre-vérités ? Pourtant il y aurait bien d’autre sujets, comme par exemple, les programmes “éducation” des candidats à la primaire et à la présidentielle. On pourrait aussi s’intéresser un peu plus aux revendications des lycées ZEP. Tempête dans un verre d’eau..
Prédicat
« - Eh, coco, t’as pas un petit truc à balancer sur l’école ? »
- « Euh, j’ai pas trop le temps, chef, il faut aussi que je fasse mon trentième article sur Macron...et puis j’y connais rien »
- « Allez, tu nous fais un petit article vite torché, avec trois copies de tweets et ça fera l’affaire... »
- « OK, chef, je peux faire un papier sur la grammaire, c’est bien ça, la grammaire, ça va faire peur aux papys et mamies si on touche à la grammaire ... »
- « Oui, et puis en plus les profs, ils aiment bien se répandre sur Twitter, tu devrais pas avoir trop de mal à trouver... »
- « J’ai deux “contre” et un "pour”, ça suffit ? »
- « pas de problèmes, et après tu me fais un papier sur Kim Kardashian... »
Comme je le prédisais la semaine dernière (et je n’en suis pas fier...) l’excitation médiatique autour du prédicat ne s’éteint pas et se transforme en polémique comme on les aime tant en France. Pour l’instant, on n’est pas encore arrivé au niveau de celle sur l’accent circonflexe et la réforme de l’orthographe mais il y a encore une marge de progression...
On attend avec impatience que les politiques s’en mêlent (ça commence) et que nos grands intellectuels fassent des tribunes enflammées sur la défense du complément d’objet direct...On a, en tous cas, tous les ingrédients pour que ça continue comme ça : copiage d’un média à l’autre, articles et témoignages approximatifs et même contre-vérités, discours sur la baisse du niveau, moqueries sur le “jargon”, lassitude face aux changements, angoisse des parents et nostalgie de l’école d’autrefois, tout y est !
Dans ce déferlement d’articles peu rigoureux (cf. le reportage indigne sur France2 le 11 janvier ), on trouve cependant quelques textes plus sérieux. Ainsi, Mattea Battaglia dans Le Monde tente de faire le point sur ce sujet avec une vraie enquête. De même, en réponse au post de blog de la prof de collège “Lucie Martin” (pseudonyme) publié le 3 janvier sur Télérama.fr , trois enseignantes-chercheuses de l’Université Paris Descartes reviennent dans ce même site, sur quelques points importants et déconstruisent les affirmations erronées. Sur ce point, on pourra aussi lire l’avis de Sylvie Plane, vice-présidente du CSP dans La Croix .
Ce buzz médiatique passera t-il en troisième semaine ? Ou va t-il s’éteindre de lui même ou chassé par une autre polémique ? Quoi qu’il en soit, il aura fait suffisamment de dégâts et prouvé une nouvelle fois qu’on peut parler d’éducation sans avoir la moindre rigueur. Les débats sur l’École sont nécessaires et mériteraient que tout le monde s’y intéresse mais à condition qu’ils soient documentés et argumentés. Et surtout, ils devraient porter sur des sujets bien plus essentiels que l’accent circonflexe ou l’apprentissage de la grammaire de la phrase...
Primaire
On n’a pas beaucoup parlé de l’éducation dans le 1er débat de la primaire de la “belle alliance populaire” qui s’est tenu jeudi 12 janvier. Dans ce long débat de 21h à 23h30, l’éducation n’est pas un sujet de clivages majeurs même s’il y a des différences réelles.
Mais tous s’accordent sur les valeurs républicaines, et en particulier sur le rôle central de l’école, facteur de mixité sociale et instrument de lutte contre la reproduction sociale. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce sujet en attendant les autres débats, on peut aller consulter le comparateur des programmes du journal Le Monde et un très bon article de synthèse dédié à ce thème de l’éducation sur sur Public Sénat . On trouve aussi un comparatif sur le site EducPros
Le site spécialisé VousNousIls a fait, lui aussi, un gros travail de compilation des propositions des candidats. Vous y trouverez des présentations des programmes de Manuel Valls , Benoit Hamon et Arnaud Montebourg .
Pour celui de Vincent Peillon, il faudra aller sur son site ou sur LCI . Pour Benoit Hamon, on pourra aussi lire ses propositions dans L’Express et dans Le Point
Si la question de l’importance de l’éducation fait consensus tout comme l’impératif de lutter contre les inégalités, les différences se font sentir surtout sur la question des moyens. Benoît Hamon promet de recruter 37.000 à 40.000 enseignants supplémentaires, pour alléger les classes, prendre en charge leur formation continue et assurer les remplacements. Vincent Peillon comme Arnaud Montebourg plaident pour une généralisation du dispositif “plus de maîtres que de classes”. (voir plus bas) La question de la hausse des salaires est abordée par quasiment l’ensemble des candidats. Benoît Hamon se distingue par sa proposition sur la formation continue des enseignants. Chaque année, les enseignants, selon leurs besoins et leur ancienneté, pourraient se voir accorder trois à dix jours de formation par année. 15.000 (sur les 40.000) postes seraient créés pour compenser ces absences. Manuel Valls propose “une formation continue qui en mérite enfin le nom” : un stage obligatoire de trois journées par an, accompagnées d’une semaine de “remise à niveau” tous les trois ou cinq ans.
Benoît Hamon et Sylvia Pinel veulent abaisser l’âge de la scolarité à 3 ans. Le premier réfléchit même à débuter l’instruction dès deux ans, dans les réseaux d’éducation prioritaires (REP), en développant en parallèle la “création d’un service public de la petite enfance ” une proposition identique à celle de Manuel Valls.
Le gros point de la comparaison de ces programmes est surtout la nécessité de continuer à mettre le paquet sur le Primaire en rééquilibrant les dépenses vers ce niveau. C’est aussi ce qu’on retrouve avec le premier bilan d’une des mesures phares du quinquennat de François Hollande en matière d’éducation avec la remise d’un rapport sur le dispositif “Plus de maîtres que de classes” . C’est globalement une réussite nous dit La Croix ou 20minutes.fr . Lancé en 2013, le dispositif « plus de maîtres que de classes » consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans les écoles les plus en difficultés pour aider les élèves dans leur apprentissage des fondamentaux (lecture, écriture, calcul). A l’occasion de la remise de ce rapport le mardi 10 janvier, la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem a souligné ses apports pour le système éducatif et demandé aux recteurs qu’ “à l’issue de la prochaine rentrée, toutes les écoles relevant de l’éducation prioritaire soient pourvues d’un maître supplémentaire”. Une manière pour elle de développer encore le dispositif, avant de rendre les clés de la rue de Grenelle. Car à ce jour, 3.220 postes ont été affectés à cette mesure dans les écoles qui accueillant en ville et dans les territoires ruraux, une majorité d’élèves défavorisés ou en difficulté scolaire. “A la rentrée 2017, c’est un effort supplémentaire considérable qui sera fait avec 1.941 nouveaux postes” a t-elle annoncé.
(...)
Philippe Watrelot
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Bloc-Notes de la semaine du 9 au 15 janvier 2017
Que se passe t-il dans les rédactions ? Pourquoi s'excite t-on autant sur ce foutu prédicat ? Et, si encore, c'était pour donner des clés et remettre dans le contexte au lieu d'agiter des lieux...
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Coup de Coeur... Albert Camus...
Pierre Mendès France : L'école, l'information et le savoir au service d'une République moderne...
Dans la lignée des grands républicains de la IIIe République, Pierre Mendès France défend l’école unique et son rôle de promotion sociale et de formation du citoyen. Soucieux de développer une culture de l’intelligence chez les citoyens pour leur permettre, dans un monde de plus en plus complexe, de le comprendre et d’exercer des choix lucides et responsables, il utilise divers moyens d’information et de communication pour dialoguer avec eux, se révélant, dès sa jeunesse, un des grands pédagogues de la démocratie délibérative et parlementaire.
Mercredi 25 janvier 15 h Par FRANÇOISE CHAPRON, maître de conférences honoraire de l’Éspé de l’académie de Rouen, auteur de Pierre Mendès France, la République en action.
CENTRE DE RESSOURCES Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles
La mixité sociale en cours au collège Kléber...
Le ministère de l’Éducation nationale a recensé 82 projets en faveur de la mixité sociale engagés dans 46 départements, dont quatre dans le Bas-Rhin. Il s’agit notamment d’une réflexion sur la carte scolaire ouverte à Strasbourg et d’un projet de fusion de deux collèges à Bischwiller. À Strasbourg encore, le collège Vauban accueille, depuis la rentrée, des élèves de Koenigshoffen.
À la rentrée, 49 élèves de l’école des Romains, classée en réseau d’éducation prioritaire à Strasbourg, sont entrés en 6e au collège Kléber, dans un quartier assez éloigné de chez eux et réputé plus favorisé socialement. C’est l’un des projets en faveur de la mixité sociale tels que les encourage la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Avec quatre initiatives répertoriées, le Bas-Rhin est l’un des 46 départements volontaires sur cette thématique. Volontaire, mais aussi pragmatique.
« Intellectuellement » favorable à la démarche, Philippe Meyer, conseiller départemental en charge de la jeunesse, de l’éducation et du sport, y voit ainsi un autre intérêt. Celui de rééquilibrer les effectifs entre des collèges très chargés, en l’occurrence l’établissement Jacques-Twinger à Koenigshoffen, et d’autres qui le sont moins. La particularité du Kléber étant, jusqu’alors, d’avoir une seule école de rattachement, Branly, et d’accueillir, sur dérogation, 60 % d’élèves émanant de 37 établissements différents.
De part et d’autre, « une solution pérenne » pouvait donc être envisagée, mais qui ne laissait pas le choix aux familles. Pour parer à toute inquiétude, « l’équipe pédagogique du collège s’est déplacée à l’école des Romains. Elle a présenté son projet en le rendant attractif, en étant ouverte à toutes les questions. L’accueil a été formidable » , salue Michel Peter, inspecteur de l’Éducation nationale.
Une forme d’« harmonie »
Il a été question de l’offre pédagogique de Kléber, notamment riche de quatre langues vivantes, de nombreux clubs et projets culturels, mais pas uniquement. « Nous avons rassuré les familles : nous menons une réflexion sur la constitution des classes pour ne pas stigmatiser . Nous avons encore des élèves d’une vingtaine d’écoles, c’est un gros challenge » , développe la principale Sandrine Ébodé, particulièrement déterminée, au côté de son adjointe Aline Kuntz.
Des « échanges fructueux » , de l’avis de l’inspecteur, ont aussi eu lieu entre enseignants du primaire et du secondaire. Une visite des lieux a été proposée aux élèves. Enfin, la rectrice d’académie Sophie Béjean et le président du département Frédéric Bierry étaient présents le jour de la rentrée, ce à quoi les parents de Koenigshoffen ont été sensibles. En pratique, l’idée d’une ligne de bus spécifique n’ayant pas abouti, les familles ont initié un covoiturage, pour un trajet d’une demi-heure tout de même, facilité par le fait que tous les 6e finissent les cours à 16 h 30. Et des aides financières ont été accordées à certains élèves demi-pensionnaires. Une forme d’ « harmonie » a été obtenue au prix d’une organisation des emplois du temps aussi fine que complexe : en plus de mixer les secteurs d’origine, l’équipe a dû prendre en compte l’inclusion ponctuelle d’élèves de la classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), ayant des troubles cognitifs ou du langage, et des primo-arrivants… En outre, la vigilance reste de mise au quotidien. L’heure de vie de classe porte sur le vivre ensemble. Une charte unique, qu’une classe travaillera à rendre plus attractive, a été distribuée à tous et affichée dans les salles.
Le collège Kléber comptait déjà 31 % d’élèves boursiers sur dérogation. Cette année, le nombre d’enfants issus de familles d’ouvriers et inactifs a augmenté – il est de 33,7 %, contre une moyenne bas-rhinoise de 40 % – et, à l’inverse, le nombre d’élèves dont les parents sont cadres supérieurs a baissé (30,5 %, contre 23 %). La mixité sociale a progressé dans l’établissement, de quoi avoir le sentiment, estime Sandrine Ébodé, de « créer quelque chose en 6 e », d’ouvrir les élèves à « ce que l’autre peut apporter » , de favoriser une ouverture culturelle. Car « les élèves sortent de leur quartier, découvrent de nouveaux codes vestimentaires, langagiers… et ils apprennent très vite ! »
Au terme d’un trimestre, les résultats scolaires sont stables, de même que les signalements pour comportement. L’aide personnalisée permet d’apporter de la remédiation ou de l’approfondissement. C’est en fait davantage dans les devoirs à la maison que les inégalités peuvent se faire sentir. « Nous sommes attentifs à ce que le maximum soit fait en classe. Mais c’est une réflexion qu’on avait déjà et qui devrait être généralisée, il y a beaucoup de parents qui rentrent tard. Notre mission est qu’en fin de 3e , tous les élèves aient le vœu de leur choix. »
Catherine Chenciner
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La mixité sociale en cours au collège Kléber
À la rentrée, 49 élèves de l'école des Romains, classée en réseau d'éducation prioritaire à Strasbourg, sont entrés en 6e au collège Kléber, dans un quartier assez éloigné de chez eux...
http://www.lalsace.fr/actualite/2017/01/13/la-mixite-sociale-en-cours-au-college-kleber
Projet "Education" Manuel Valls... Etat des lieux et propositions...
BÂTIR UNE NATION
ÉDUCATIVE ET CULTURELLE :
DONNER À CHACUN LES MOYENS
DE SE FAÇONNER UN AVENIR À LA
HAUTEUR DE SES RÊVES
L'essentiel:
ETAT DES LIEUX
- Les dix années de gouvernement de la droite ont laissé l’école exsangue:
suppression de 60 000 postes, fermetures de classes, suppression de la formation initiale des enseignants, échec de la lutte contre le décrochage scolaire, aggravation des inégalités scolaires, relative stagnation du budget des universités.
- Depuis 2015, l’Éducation nationale est à nouveau le premier poste budgétaire de la Nation. Sur l’ensemble du quinquennat, le budget de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aura augmenté de 9 milliards. Cet effort budgétaire sans précédent nous a permis d’engager des réformes de fond qui porteront pleinement leurs fruits à moyen et long terme. C’est sur l’école maternelle, l’école primaire et le collège que nous avons porté l’essentiel de nos efforts, car tout se joue dès les premières années de scolarité.
- La réforme du collège que nous avons mise en place vise à donner à tous les mêmes chances d’accéder à l’excellence. En offrant à tous les collégiens une seconde langue vivante dès la 5ème, en permettant le travail en petits groupes, en laissant plus d’autonomie aux équipes, en donnant à tous les élèves des temps d’accompagnement personnalisé, le collège devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves.
- ... rien n’aurait pu se faire sans les enseignants. Nous savons que ce sont eux qui font vivre l’école, ce sont eux qui transmettent les savoirs, les compétences, qui guident nos enfants pour en faire des citoyens
- C’est parce que nous savons le rôle essentiel joué par les professeurs que nous avons aussi revalorisé leur salaire et leur carrière.
- Et pourtant, malgré les réformes profondes engagées depuis cinq ans, l’école ne parvient toujours pas assez à enrayer la reproduction des inégalités. Là plus qu’ailleurs, la résignation n’est pas une option. Il nous faudra donc aller plus loin.
VERS L'ACTE II DE LA REFONDATION - PROPOSITIONS
- Aujourd’hui, 20% des enfants de moins de trois ans sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaires, mais cela ne suffit pas. Il faut aller plus loin et atteindre l’objectif de 50%, car on sait que la scolarisation précoce favorise la réussite scolaire des enfants dont les familles sont éloignées de l’école.
- l’école doit tirer tout le monde vers le haut. Nous mettrons tout en œuvre pour plus que l’école donne les mêmes chances de réussite à tous.
- ce sont les acteurs du territoire, les élus, les familles, l’Éducation nationale en partenariat avec les établissements privés, qui doivent trouver, ensemble, les moyens pour lutter contre cette ségrégation sociale qui gangrène notre école
- Après avoir recréé des postes, il est temps de revaloriser le statut des professeurs. Cela passera par une reconnaissance plus grande, y compris en termes de rémunération, de l’engagement et des efforts des enseignants pour améliorer les performances de leurs élèves.
- Il faut, aussi, leur redonner plus de liberté d’initiative pédagogique pour s’adapter à leurs classes, avec des inspecteurs qui doivent être de plus en plus des formateurs, des passeurs et des facilitateurs.
- Il est donc essentiel de mieux soutenir les enseignants, notamment quand ils commencent dans leur métier, pour conforter leur autorité individuelle et collective dans l’école.
Cela passera également par une formation continue qui en mérite enfin le nom : elle prendra la forme d’un stage obligatoire, chaque année, à raison d’une journée par trimestre et, tous les trois ou cinq ans d’une semaine de remise à niveau permettant à chaque enseignant de tirer parti des nouveautés, des acquis, des résultats de la recherche, des difficultés comme des échecs. Les séjours de professeurs à l’étranger, notamment en Europe, seront également soutenus et développés.
- Nous devrons consacrer 1 milliard d’euros par an à nos universités. Car, pour construire des réponses à la hauteur, il faut des moyens et de la visibilité
- Mais cette Nation éducative que je souhaite porter, c’est aussi celle de la formation tout au long de la vie
- ... il y a dans la société française un gisement inexploité de volonté de transmettre et d’envie d’apprendre. Il y a chez les Français une envie de transmettre, des compétences, des expériences ; il y a, aussi, un désir d’apprendre, de comprendre et de maitriser le monde dans lequel nous vivons. Mon projet, c’est de permettre enfin la valorisation sociale de la transmission des connaissances et des savoirs.
- C’est cela la Nation éducative : faire le pari de l’intelligence collective. Former toujours mieux la Nation. Je mesure que cette ambition peut paraître utopique. Mais je crois aux utopies concrètes. Je crois que nous devons avoir l’audace nécessaire pour relever certains défis, comme ceux qui avant nous ont inventé la Sécurité sociale ou le RMI
- Je propose un droit à la mobilité en Europe pour tous les jeunes :étudiants, apprentis, demandeurs d’emploi.
Je propose également pour les plus démunis de pérenniser l’initiative pour l’emploi des jeunes, dont ont déjà bénéficié 180 000 jeunes en France.
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Le texte complet est ci-dessous
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Projet "Education" Manuel Valls 2017... Texte complet - Vivement l'Ecole!
BÂTIR UNE NATIONÉDUCATIVE ET CULTURELLE :DONNER À CHACUN LES MOYENSDE SE FAÇONNER UN AVENIR À LAHAUTEUR DE SES RÊVES Vers une Nation éducative On sait que tout commence à l'école. Les prem...
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Projet "Education" Manuel Valls 2017... Texte complet
BÂTIR UNE NATION
ÉDUCATIVE ET CULTURELLE :
DONNER À CHACUN LES MOYENS
DE SE FAÇONNER UN AVENIR À LA
HAUTEUR DE SES RÊVES
Vers une Nation éducative
On sait que tout commence à l’école. Les premières années de scolarisation pèsent sur les destins de nos enfants. Un mauvais départ, et ils se retrouvent sur les mauvais rails, les portes se referment, les horizons se rétrécissent.
Les dix années de gouvernement de la droite ont laissé l’école exsangue:
suppression de 60 000 postes, fermetures de classes, suppression de la formation initiale des enseignants, échec de la lutte contre le décrochage scolaire, aggravation des inégalités scolaires, relative stagnation du budget des universités.
L’Acte I de la refondation de l’école, engagé dès mai 2012, a permis d’affirmer que l’éducation était le premier projet, le premier budget, la priorité fondamentale de la gauche au pouvoir.
Car traiter de l’éducation, c’est s’occuper de la jeunesse, c’est-à-dire de l’avenir de la Nation.
Depuis 2015, l’Éducation nationale est à nouveau le premier poste budgétaire de la Nation. Sur l’ensemble du quinquennat, le budget de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aura augmenté de 9 milliards. Cet effort budgétaire sans précédent nous a permis d’engager des réformes de fond qui porteront pleinement leurs fruits à moyen et long terme. C’est sur l’école maternelle, l’école primaire et le collège que nous avons porté l’essentiel de nos efforts, car tout se joue dès les premières années de scolarité.
Nous avons tout d’abord concentré nos efforts sur l’enseignement maternel et primaire. D’abord en relançant la scolarisation des enfants de moins de trois ans, qui avait subi les coupes budgétaires aveugles de la droite et avait été divisée par trois entre 2001 et 2012, passant de 35% à 11%.
Pour corriger l’impact des inégalités sociales et territoriales sur la réussite scolaire, nous avons refondé notre politique d’éducation prioritaire pour donner davantage à ceux qui en ont le plus besoin.
La réforme du collège que nous avons mise en place vise à donner à tous les mêmes chances d’accéder à l’excellence. En offrant à tous les collégiens une seconde langue vivante dès la 5ème, en permettant le travail en petits groupes, en laissant plus d’autonomie aux équipes, en donnant à tous les élèves des temps d’accompagnement personnalisé, le collège devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves. Le travail accompli depuis 2012 est colossal et je veux rendre hommage aux enseignants, à toute la communauté éducative, aux familles pour s’être engagés avec conviction et détermination sur ces chantiers pour la réussite de nos enfants. Car rien n’aurait pu se faire sans les enseignants. Nous savons que ce sont eux qui font vivre l’école, ce sont eux qui transmettent les savoirs, les compétences, qui guident nos enfants pour en faire des citoyens. C’est la raison pour laquelle nous avons remis en place une formation de qualité pour les enseignants, forte des apports universitaires et solidement ancrée dans la pratique de terrain. C’est parce que nous savons le rôle essentiel joué par les professeurs que nous avons aussi revalorisé leur salaire et leur carrière.
Après les terribles attentats qui ont visé le cœur de notre société, la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République a rappelé une autre de leurs missions essentielles : transmettre les valeurs que nous avons en partage. La laïcité, la tolérance, le respect de soi et des autres, la liberté d’expression, l’émancipation, l’esprit critique qui s’opposeront toujours à l’obscurantisme et aux replis identitaires. Ces valeurs qui ont été attaquées, et qui le seront encore, mais qui font que quelles que soient notre couleur de peau, nos origines, nos croyances, nous sommes avant tout des Français.
Et pourtant, malgré les réformes profondes engagées depuis cinq ans, l’école ne parvient toujours pas assez à enrayer la reproduction des inégalités. Là plus qu’ailleurs, la résignation n’est pas une option. Il nous faudra donc aller plus loin pour redonner des choix, mettre chacun à égalité de chances face à son destin.
C’est donc l’Acte II de la refondation que je propose d’engager.
Lutter contre les inégalités commence dès le plus jeune âge. La socialisation et la scolarisation des jeunes enfants sont des priorités. Nous devons y répondre, notamment par la création d’un véritable service public d’accueil de la petite enfance et par la poursuite des efforts de scolarisation des enfants de moins de trois ans. Aujourd’hui, 20% des enfants de moins de trois ans sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaires, mais cela ne suffit pas. Il faut aller plus loin et atteindre l’objectif de 50%, car on sait que la scolarisation précoce favorise la réussite scolaire des enfants dont les familles sont éloignées de l’école.
Pour renouer avec la promesse républicaine, notre école, l’une des plus inégalitaires des pays de l’OCDE, où le poids des déterminismes sociaux est plus fort qu’ailleurs, doit devenir une école exigeante mais plus juste, une école plus inclusive, une école qui accompagne tous les enfants vers la réussite quelles que soient ses origines sociales. Une école qui ne soit pas celle de l’entre soi.
Trop d’écoles concentrent les difficultés alors que d’autres accumulent les atouts. Il ne peut plus y avoir d’école à deux vitesses, l’école doit tirer tout le monde vers le haut. Nous mettrons tout en œuvre pour plus que l’école donne les mêmes chances de réussite à tous.
Il serait vain de croire qu’il suffit d’imposer la mixité sociale d’en haut pour voir disparaitre le problème. Non, ce sont les acteurs du territoire, les élus, les familles, l’Éducation nationale en partenariat avec les établissements privés, qui doivent trouver, ensemble, les moyens pour lutter contre cette ségrégation sociale qui gangrène notre école. Nous avons donc engagé une série d’expérimentations dans plusieurs départements, en lien étroit avec les élus et les familles, pour plus de mixité sociale dans les collèges. Après avoir recréé des postes, il est temps de revaloriser le statut des professeurs. Cela passera par une reconnaissance plus grande, y compris en termes de rémunération, de l’engagement et des efforts des enseignants pour améliorer les performances de leurs élèves.
Il faut, aussi, leur redonner plus de liberté d’initiative pédagogique pour s’adapter à leurs classes, avec des inspecteurs qui doivent être de plus en plus des formateurs, des passeurs et des facilitateurs. Nous devons conforter les centaines de milliers de femmes et d’hommes qui, chaque jour, avec passion, contribuent à donner un plus bel avenir à nos enfants. Il est donc essentiel de mieux soutenir les enseignants, notamment quand ils commencent dans leur métier, pour conforter leur autorité individuelle et collective dans l’école.
Cela passera également par une formation continue qui en mérite enfin le nom : elle prendra la forme d’un stage obligatoire, chaque année, à raison d’une journée par trimestre et, tous les trois ou cinq ans d’une semaine de remise à niveau permettant à chaque enseignant de tirer parti des nouveautés, des acquis, des résultats de la recherche, des difficultés comme des échecs. Les séjours de professeurs à l’étranger, notamment en Europe, seront également soutenus et développés.
Dans la mondialisation, notre seule chance de défendre notre rang, de garder notre place parmi les grandes nations, c’est de toujours mieux former les Français. C’est évidemment le rôle de l’enseignement supérieur.
C’est aujourd’hui un réel avantage comparatif entre les nations. C’est ainsi que de nouvelles grandes puissances émergent. Nous devrons consacrer 1 milliard d’euros par an à nos universités. Car, pour construire des réponses à la hauteur, il faut des moyens et de la visibilité. L’université et la recherche françaises se sont profondément transformées au cours des dernières années, il faut accompagner ces évolutions et appuyer les initiatives sur tout le territoire.
Mais cette Nation éducative que je souhaite porter, c’est aussi celle de la formation tout au long de la vie. C’est celle qui permet à chacun d’accéder à des connaissances théoriques et pratiques, à des savoir-faire, aux différentes étapes de son parcours professionnel et personnel, dans un monde qui évolue de plus en plus vite.
Je crois, qu’il y a dans la société française un gisement inexploité de volonté de transmettre et d’envie d’apprendre. Il y a chez les Français une envie de transmettre, des compétences, des expériences ; il y a, aussi, un désir d’apprendre, de comprendre et de maitriser le monde dans lequel nous vivons. Mon projet, c’est de permettre enfin la valorisation sociale de la transmission des connaissances et des savoirs. C’est possible notamment en s’appuyant sur ce que nous avons fait d’ores et déjà avec le compte personnel d’activité.
À l’heure du numérique, c’est un chantier qui ne relève plus de l’utopie. Ce chantier est une nouvelle forme de solidarité à inventer.
Pas une solidarité faite uniquement pour réparer ; une solidarité qui part du principe, assez simple mais de plus en plus oublié, que l’on est plus forts ensemble. C’est cela l’essence même de notre aventure collective.
C’est cela la Nation éducative : faire le pari de l’intelligence collective. Former toujours mieux la Nation. Je mesure que cette ambition peut paraître utopique. Mais je crois aux utopies concrètes. Je crois que nous devons avoir l’audace nécessaire pour relever certains défis, comme ceux qui avant nous ont inventé la Sécurité sociale ou le RMI.
Une société de l’éducation, c’est une société qui donnera à chacun de nos enfants les moyens de se hisser à la hauteur de leurs rêves, de vouloir aller plus loin, de s’ouvrir au monde. Je souhaite que nous donnions à chaque jeune, au cours de sa scolarité, le droit de voyager, de partir à la découverte de la France.
La citoyenneté, le sentiment d’appartenir à la communauté nationale, se construit aussi par la découverte de la diversité de nos régions, de notre culture, de notre patrimoine, de nos paysages. Je veux ainsi lutter contre le sentiment d’enfermement, de relégation qui conduit tant de jeunes à la résignation. Leur montrer que tout est possible. Ouvrir des horizons à notre jeunesse, lui permettre de se confronter à la diversité des cultures, c’est aussi lui permettre de se sentir pleinement chez elle en Europe.
Je propose donc un droit à la mobilité en Europe pour tous les jeunes :étudiants, apprentis, demandeurs d’emploi.
Je propose également pour les plus démunis de pérenniser l’initiative pour l’emploi des jeunes, dont ont déjà bénéficié 180 000 jeunes en France.
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Ci-dessous le projet complet
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Manuel Valls présente son projet pour la France | Site officiel de Manuel Valls #Valls2017
"Je suis candidat à la Présidence de la République car j'ai l'expérience et un amour immodéré pour mon pays. La France, que j'ai choisie, qui m'a ouvert les bras en m'accordant la nationali...
http://manuelvalls.fr/Manuel-Valls-presente-son-projet-pour-la-France
Coup de coeur... Michel Braudeau...
En venant habiter place des Vosges, le premier visage que je reconnus fut le sien, en bas de chez nous, à la terrasse de Ma Bourgogne. Nous étions voisins, séparés par le musée Carnavalet, et quelques semaines plus tard je devins un des habitués de la rue Payenne, où il occupait tout un étage de l’hôtel de Châtillon. D’un bout à l’autre, le sol de son appartement était recouvert d’une mosaïque gris et blanc représentant des vagues et des animaux marins, qu’un artiste italien avait dessinée et posée. Un tel luxe n’était pas encore si répandu dans ces années-là chez les gens de gauche et passait pour une extravagance qu’autorisait la fortune de sa femme. Celle-ci, grande et mince comme une flèche gothique du Dôme de Milan, descendait d’une famille d’industriels milanais sans vouloir lui appartenir. Elle avait l’assurance de sa classe, sa culture austère, sans en aimer la société. Jean-Edern, fils de général, héritier d’un manoir délabré dans le Finistère, était le parti idéal qu’elle pouvait renflouer en quittant l’Italie et dont le caractère peu conformiste était assez inconvenant pour elle. Étaient-ils pour autant de gauche ? L’Idiot international rassemblait provisoirement des plumes de tous bords, de bons esprits égarés et la pire canaille rouge-brun. Des universitaires en congé pour maoïsme sévère, des révoltés mercenaires, des artistes déboussolés et de petits casseurs. Un jour qu’il leur devait leur paie, Jean-Edern avait dû en regarder par la fenêtre de son salon une poignée venue démolir sans vergogne sa belle voiture de sport stationnée dans la cour. Sans intervenir. C’était le revers contrariant de certaines mauvaises fréquentations qui l’excitaient. Pour ma part, une fois mon dossier anti-psychiatrique publié, je ne contribuai plus d’une seule ligne au journal, tout en restant un familier de la rue Payenne.
On a beaucoup médit de Jean-Edern et sans doute pas assez, en oubliant les nombreux moments où il était d’un culot méritoire ou d’un comique involontaire, quand il faisait machinalement son propre éloge en titubant de whisky, recoiffant du bout des doigts son reflet et dans une fenêtre sur la nuit (« Eh bien quoi ? Pourquoi tu ris ? Tu connais mon côté homme de la Renaissance, non... »), avec une sorte d’ingénuité outrée qui me désarmait. Je savais par beaucoup de ses anciens amis qu’il abritait une zone d’ombre redoutable et que certains épisodes de sa vie d’homme de lettres n’étaient pas glorieux, mais ces braves gens avaient-ils eux-mêmes de l’honnêteté à revendre ? Ce n’était pas la règle du jeu. Jean-Edern était plus voyant, crevait l’écran par son personnage. Il était plus drôle que tous ces habiles intelligents et je voulais m’en tenir là, dans un premier temps.