Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vivement l'Ecole!

Ecole... 2017 est lourd de menaces...

27 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

avex-asso.org

avex-asso.org

Ma chère Hélène,

Je t'écris du haut des souvenirs empilés patiemment, aux vents bons et mauvais, aux feuilles vertes, aux feuilles blondes, aux étés trop longs quand ils s'éternisent dans la moiteur des soirées du sud...

Je t'écris mes inquiétudes, mes peurs. 2017 est lourd de menaces... Je vais t'alourdir sans doute, toi la jeune enseignante si enthousiaste qu'elle me donne des forces insoupçonnées... Notre métier n'en est pas un... Il ne l'a jamais été... Un métier qui s'apprend ?... Oui sans doute...

Mais d'abord, surtout, uniquement un don... De soi... En attendant de partager la monnaie du sacrifice... Nos élèves savent rendre... Quel sacrifice ?... Ah... Le Mystère-majuscule de la transformation... On entre en classe convaincu, fort... On en sort plus fort encore... Ou abattu... Transformé toujours !...

Et eux, les têtes brunes et blondes ?... Qui sait vraiment ce qu'ils sont devenus ?... Ni meilleurs, ni pires... Autres...

Et tout cela disparait. Ce que les harceleurs de nos technocraties contemporaines, les François Fillon et les Marine Le Pen préparent, est une école de consommateurs, un supermarché anonyme ouvert à tous les vents mauvais, aux feuilles mortes, aux caméras de surveillance... Une école des meilleurs par les meilleurs pour les meilleurs... Vae victis! Plus de mystère!... Des prestations de services... Et encore!... Nous ne servirons plus... Nous servirons à... Nuance de taille... Une école maquillée aux "vertus" d'hier...

Ma chère Hélène, il faudra te battre, vous battre pour dire vos inquiétudes et vos peurs, dire non, dire vos courages aussi... L'Ecole va vite... Air du temps... Il faut aller au plus vite à l'essentiel. Pas de place pour le superflu, l'inutile, le silence - ah le silence! - la respiration, la pause, la réflexion, les doutes, l'amour, qui sait... Tout est si certain aujourd'hui... Et nous ferons de nos élèves des créatures qui courront après leurs ombres... Car ils auront perdu peu à peu jusqu'à la connaissance d'eux-mêmes... 

Ma chère Hélène, il faudra un jour imposer nos découvertes, prendre le temps à plein regard pour distinguer dans les yeux des enfants la larme du sourire et savoir ce jour-là qu'apprendre est un miracle en permanence insatisfait...

L'éternité devant nous...

Je t'embrasse...

Christophe

Lire la suite

La République doit faire preuve de vigilance...

26 Décembre 2016 , Rédigé par Liberation Publié dans #Politique

daf-mag.fr

daf-mag.fr

Face à la multiplicité  des candidats déclarés à l’élection présidentielle ayant des liens  étroits avec la Russie, l’intégrité de notre régime doit être garantie.

«Notre démocratie est notre bien le plus précieux. Son indépendance est la clé de voûte de notre République.» C’est par ces mots que j’ai introduit un courrier à Bernard Cazeneuve, Premier ministre, afin de l’interroger sur les menaces qui pèsent sur l’impartialité et l’intégrité de notre régime, juste avant d’entamer un printemps électoral déterminant. Aux Etats-Unis, la plus ancienne des grandes démocraties contemporaines, un soupçon inédit plane désormais sur la sincérité de la campagne de M. Trump. Les autorités américaines chargées de la sécurité du pays rapportent toutes que des cyberattaques en provenance de la Russie ont été orchestrées avec la complaisance de M. Poutine, dans le but de peser sur le résultat de l’élection. S’il revient aux congressmen américains de décider des conséquences de ces informations - dans le cas où elles seraient confirmées -, il nous appartient, parlementaires français, de prendre au sérieux cette menace, car elle frappe à notre porte. En effet, jamais autant de candidats déclarés à l’élection présidentielle, et crédités d’intentions de vote aussi importantes, n’ont entretenu de liens aussi étroits et aussi assumés avec la Russie et son président. François Fillon, candidat du parti Les Républicains, revendique depuis plusieurs années une proximité personnelle avec M. Poutine, ce qui, s’il était élu, remettrait en question l’indépendance de notre politique étrangère et de nos choix stratégiques. Le Front national entretient depuis des décennies des relations suivies et intenses avec la Russie, qui ont conduit sa présidente, Mme Le Pen, à solliciter des financements pour ses activités politiques françaises auprès de banques russes proches du pouvoir. Des soupçons lourds pèsent sur la probité de ces prêts, qui auraient été accordés en contrepartie de la reconnaissance de l’annexion de la Crimée. M. Mélenchon, fait quant à lui preuve de complaisance et d’aveuglement à l’égard de l’action militaire russe en Syrie, et particulièrement à Alep.

J’estime pour ma part ces craintes fondées, et que la vigilance doit être de mise. Une telle ingérence serait non seulement inacceptable pour les démocrates que nous sommes, attachés à la régularité et la sincérité de notre processus électoral, mais viendrait surtout lourdement aggraver le sentiment de défiance qu’éprouve un nombre toujours plus important de Français. La crise de la citoyenneté serait alors inextricable pour notre pays. Notre démocratie doit être protégée au même titre que la sécurité des Français doit être assurée. La France est une démocratie forte qui peut se défendre si elle s’en donne les moyens. Nous avons récemment réformé nos services de sécurité et surtout de renseignements, notre Premier ministre a été ministre de l’Intérieur : il est au fait des menaces et des stratégies à adopter pour les contrer. Je ne doute pas qu’il saura faire le nécessaire, ni qu’il ait déjà commencé. Ce combat ne doit pas être dissimulé. On ne lutte pas contre l’opacité par plus d’opacité. Il faut adopter un discours de transparence et de vérité sur ces enjeux. J’en appelle donc au Premier ministre afin qu’il rassure tous les Français sur la solidité de notre régime et précise les moyens techniques, humains, financiers, démocratiques pour garantir l’impartialité et la régularité des élections du printemps 2017.

Marie Le Vern Députée PS de la Seine-Maritime

dieppe-le-treport.eoliennes-mer.fr

dieppe-le-treport.eoliennes-mer.fr

Lire la suite

Najat Vallaud-Belkacem: « Elle a appris à vivre avec son destin »...

26 Décembre 2016 , Rédigé par Men - Sud Ouest Publié dans #Politique, #Najat Vallaud-Belkacem

Najat Vallaud-Belkacem: « Elle a appris à vivre avec son destin »...

Huit journalistes de la rédaction du journal Sud Ouest ont été « primés » et ont pu rencontrer le personnage qu’ils souhaitent faire découvrir aux lecteurs de leur quotidien. Retrouvez ici le premier volet du portrait de Najat Vallaud-Belkacem publié le 19 décembre 2016 et réalisé par Nicolas Espitalier.

Arrivée en France à l’âge de 4 ans

Lorsqu’elle ouvre la porte de son bureau du 110, rue de Grenelle, Najat Vallaud-Belkacem n’est dupe de rien. Pour reprendre ce que disait d’elle Ségolène Royal en 2007, elle sait que nous ne serions « peut-être pas là si elle s’appelait Claudine Dupont ». Elle a pourtant accepté d’évoquer le rapport qu’elle entretient à sa petite enfance à Beni Chiker, dans le nord-est du Maroc, cette image sépia dans laquelle elle refuse de se laisser enfermer depuis ses premiers pas en politique, il y a quinze ans. Najat Belkacem est arrivée en France à l’âge de 4 ans sans connaître un mot de français, et elle est devenue ministre de l’Éducation nationale.

Est-elle tout entière contenue dans cette phrase ? Elle s’en défend. Mais entre l’image de la petite bergère marocaine et ce portrait de femme en Jules Ferry, le contraste est d’une force rare. Il aveugle ceux qui la haïssent pour ce qu’elle représente, comme ceux qui l’aiment pour ce qu’elle incarne.

« Neutraliser ce que j’étais »

La ministre porte une robe noire à col roulé d’une élégance sobre. Comme elle nous fait visiter son bureau, haut lieu de la République et théâtre de son quotidien, vibrante, passionnée, elle nous y apparaît soudain plus à sa place que dans n’importe quel souvenir d’enfance reconstitué. On s’assoit, on entre dans le vif du sujet. « J’avais jusqu’à présent ressenti le besoin de neutraliser ce que j’étais pour éviter de tomber dans les cases toutes faites dans lesquelles on voulait m’assigner. Au début de ma vie politique, les seules questions qui m’étaient posées étaient relatives à l’immigration, à l’intégration. J’ai ressenti ça comme un piège, une façon de ne jamais me voir comme potentiellement représentante de la communauté nationale dans son ensemble. J’ai été extrêmement vigilante sur le fait de ne pas porter ce que j’étais comme un drapeau. Ne pas le nier, mais ne pas en faire un argument de campagne. »

Quand elle parle de son enfance rurale dans le Rif, ses phrases se font courtes, averbales. Des « flashs » : « Le fait d’avoir vécu en famille élargie, où plusieurs générations habitent une même maison. Le fait que c’était très isolé. Aller chercher l’eau au puits, garder les chèvres avec mon grand-père. Pas une voiture à l’horizon. Le ciel bleu, la nature, une liberté de courir. Et aussi le fait de ne pas avoir de médecin, de se soigner avec des plantes… J’ai fréquenté une école arabe. Je ne saurais pas vous dire ce qu’on y apprenait. Pas le français, en tout cas. Ce devait être une école de type coranique, le genre d’école qu’une petite fille arrête de fréquenter à 9 ou 10 ans. Mais moi, je suis arrivée en France vers 4-5 ans. »

En 1982, la fillette, dont le prénom veut dire « sauvée », a rejoint son père, ouvrier immigré en Picardie, par « regroupement familial ». Elle a grandi dans un quartier excentré d’Amiens, avec six frères et sœurs. « Le parcours qui a été le mien par la suite, mes engagements intenses et chronophages font que, petit à petit, j’ai choisi d’effacer des pans entiers de ma mémoire pour laisser d’autres vies les recouvrir. »

Elle a aimé l’école, étudié, réussi. Elle a fait Sciences Po Paris, est entrée en politique après le 21 avril 2002, a rejoint le Parti socialiste et le cabinet du maire de Lyon Gérard Collomb. Elle a fait « un mariage mixte et des enfants métis » avec Boris Vallaud, actuel secrétaire général adjoint de l’Élysée. Elle a décroché des mandats locaux dès 2004 et perdu deux fois aux législatives dans des circonscriptions de droite. Ce sont ces vies-là qui comptent à ses yeux : « Je suis comme tout un chacun : complexe, avec plein de facettes. On ne peut pas me comprendre si on ne regarde que mon enfance. »

« On ne peut pas me comprendre si on ne regarde que mon enfance »

Est-il possible de brosser d’elle un portrait sans stéréotypes ? L’exercice l’amuse, elle s’y essaie en riant : « Si j’étais journaliste… » Temps de réflexion. « Je ne suis pas choquée qu’on me pose des questions autour du fait d’être d’origine maghrébine, d’être la première femme ministre de l’Éducation nationale, et ce sont pourtant des stéréotypes. Il y a forcément un truc, là, et qui d’ailleurs en choque plus d’un. Ce qui me déplaît, c’est lorsque les observateurs tirent des conclusions sur ce que je fais en raison de ce que je suis, dans une espèce de biais de confirmation. Ils ne voient que ce qui va dans le sens de leurs préjugés, jamais ce qui les infirme. »

Un exemple ? Elle s’emballe. « Parce que je suis de culture musulmane, je serais moins attachée à la laïcité… C’est absurde ! Depuis des années, dans ce ministère, il n’y a pas eu plus de choses faites pour renforcer la laïcité que depuis que je suis à sa tête ! »

Une autobiographie à venir

En un mouvement que Nietzsche appelait l’« amor fati », l’« amour de la destinée », Najat Vallaud-Belkacem semble prête à devenir ce qu’elle est. « Elle a mis le temps, mais elle y vient », glisse un membre de son cabinet.

Un documentaire intimiste sera diffusé sur France 3 le 12 janvier, puis une autobiographie sortira chez Grasset le 22 février. « Au bout d’un moment, on a une épaisseur politique, estime-t-elle. On assume un peu plus ce qu’on est, on prend conscience du rôle qu’on peut jouer, y compris dans certains signaux à envoyer. Notre société doit voir qu’en son sein existent des parcours de réussite. On ne peut pas s’en satisfaire, mais il y a des raisons d’espérer, et on n’en parle pas suffisamment. » Après quatre ans au gouvernement, dont deux à l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem présente un bilan politique plébiscité par les uns, honni par les autres, assez fort pour rivaliser avec la puissance réductrice de son histoire. Elle martèle qu’« en politique, il n’y a pas de fatalité ». Mais il y a des destins, et il faut vivre avec.

Retrouvez ici les deuxième et troisième volets de ce portrait réalisé par Nicolas Espitalier pour Sud Ouest

Lire la suite

Adele...

26 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

Lire la suite

Coup de coeur... François Cheng...

26 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Coup de coeur... François Cheng...
Toutes les choses sous le Ciel ont leur visible-invisible. Le visible, c'est son aspect extérieur, c'est son Yang ; l'invisible, c'est son image intérieure, c'est son Yin. Un Yin, un Yang, c'est le Tao. Tel un dragon évoluant en plein ciel. S'il se montre à nu tout entier, sans aura ni prolongement, de quel mystère peut-il s'être enveloppé ? C'est pourquoi un dragon se dissimule toujours derrière les nuages. Charriant vents et pluies, il s'élance, fulgurant ; et virevolte, superbe. Tantôt, il fait briller ses écailles, tantôt il laisse deviner sa queue. Le spectateur, les yeux écarquillés, n'en pourra jamais faire le tour. C'est par son double aspect visible-invisible que le dragon exerce son infini pouvoir de fascination… Le paysage qui fascine un peintre doit donc comporter à la fois le visible et l'invisible. Tous les éléments de la nature qui paraissent finis sont en réalité reliés à l'infini. Pour intégrer l'infini dans le fini, pour combiner visible et invisible, il faut que le peintre sache exploiter tout le jeu de Plein-Vide dont est capable le pinceau, et de concentrée-diluée dont est capable l'encre. Il peut commencer par le Vide et le faire déboucher sur le Plein, ou inversement. Le pinceau doit être mobile et vigoureux : éviter avant tout la banalité. L'encre doit être nuancée et variée : se garder de tomber dans l'évidence. Ne pas oublier que le charme de mille montagnes et de dix mille vallées résident dans les tournants dissimulés et les jointures secrètes. Là où les collines s'embrassent les unes les autres, où des rochers s'ouvrent les uns aux autres, où s'entremêlent les arbres, se blottissent les maisons, se perd au loin le chemin, se mire dans l'eau le pont, il faut ménager des blancs pour que le halo des brumes et le reflet des nuages y composent une atmosphère chargée de grandeur et de mystère. Présence sans forme mais douée d'une structure interne infaillible. Il n'est pas trop de tout l'art du visible-invisible pour la restituer !
Lire la suite

Quand Rama Yade se prend pour Carole Barjon...

26 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Quand Rama Yade se prend pour Carole Barjon...

"Façon Carole Barjon, Rama Yade reprend à son compte la thématique du "crime d'Etat" contre l'école " via @EducationLettre

Sans commentaire...

CC

Lire la suite

Une Phrase... Un Jour... Beauté...

26 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Citation

https://fr.best-wallpaper.net/Africa-Morocco-desert-Sahara-dunes_wallpapers.html

https://fr.best-wallpaper.net/Africa-Morocco-desert-Sahara-dunes_wallpapers.html

"Tous les jugements, tous les cultes et tous les rites peuvent disparaître, sauf un seul, celui de la Beauté"

François Cheng

Lire la suite

Raphaël Glucksmann... Que la gauche brise ses silences...

26 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique, #Histoire

Pas en accord avec la totalité du propos mais une voix intéressante qu'il convient d'entendre..

CC

Lire la suite

Raphaël Glucksmann, l’anti-réac...

26 Décembre 2016 , Rédigé par Le Monde - Marie-France Etchegoin Publié dans #Education, #Politique

Afficher l'image d'origine

EXTRAITS (Article du Monde)

(...)

Une autre idée de la France

Strasbourg, lundi 12 décembre. Le marché de Noël bat son plein mais près de deux cents lecteurs de Notre France prennent place dans la librairie Kléber. On en comptait autant à Marseille fin novembre, plus du double à Arcachon. Jusqu’ici, il n’y a qu’à Nice que Glucksmann n’a pas fait recette. Ce lundi, à Strasbourg, il est un peu enroué. La veille, il a pris froid, place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris, où des Syriens lui ont demandé de discourir aux côtés du maire d’Alep.

Mais Michel, qui anime la rencontre, ne mégote pas avec son enthousiasme : « Vous revisitez l’histoire jusqu’au Moyen Âge et au Roman de Renart ! » « Notre père fondateur est un voleur de poules, une bête à poil sans foi ni loi », rebondit Glucksmann, en déployant des trésors d’érudition. Et c’est visiblement ce qui plaît. Ici, une anecdote bien sentie, qui fait écho aux troubles actuels, et soudain un dégagement philosophico-politique, avec un lyrisme que la plupart de ses pairs ont remisé au placard de la « ringarditude ». Ses concurrents creusent un seul sillon, avec toute l’orthodoxie requise par l’université. Lui offre une « vision globale ». Et il y met ses tripes.

« Savez-vous, poursuit-il , qui a inventé le droit du sol, que certains voudraient aujourd’hui abolir au nom de la tradition et de la préservation des origines ? Louis X, en 1315 ! Ce n’était pas exactement un bobo droit-de-l’hommiste. » Dans la salle, certains sortent leurs stylos, comme pour engranger des munitions. « La gauche se contente de brandir les Lumières ou la Révolution française, leur explique le conférencier. Moi, je démontre que les principes qui structurent la pensée progressiste sont apparus bien plus tôt. »

Et de citer Rabelais, « qui a malmené la langue, au grand dam des défenseurs de la pureté linguistique de l’époque, et préfiguré Mai-68 et Charlie Hebdo avec ses slogans libertaires ». Ou Descartes, dont « toute la pensée abolit les croyances préétablies, n’en déplaise aux conservateurs d’hier et d’aujourd’hui ». Ou encore Voltaire, « citoyen global et cosmopolite avant l’heure ».

Raphaël Glucksmann a raté le concours de Normale-Sup (d’un point) mais il assure connaître tous ces monuments du patrimoine hexagonal sur le bout des doigts. Car, dit-il, quand il était gamin, ce n’étaient pas les Aventures de Babar mais Gargantua, Candide ou le Discours de la méthode que son père lui lisait pour l’endormir.

(...)

La bête noire de la galaxie zemmourienne

Que le site en ligne s’ouvre à Raphaël Glucksmann montre pourtant combien l’image de l’essayiste a changé en quelques années. Récemment, Julien Dray l’a approché (« Viens avec nous »). Najat Vallaud Belkacem aurait aimé le présenter à François Hollande. « Mais je me suis fait la promesse de ne jamais croire un politique », dit Glucksmann. Pour le moment, le seul avec lequel il s’est commis, c’est l’écolo Yannick Jadot, pour cosigner une cinglante tribune contre les soutiens français d’Assad et de Poutine parue dans Le Monde le 13 décembre, alors que les bombes n’en finissaient plus de tomber sur Alep.

Aujourd’hui, s’il est devenu un homme à abattre pour la fachosphère, qui ne lésine sur aucune insulte ou menace, on cherche, en vain, les contradicteurs qui articulent une critique construite à son égard. Alain Finkielkraut, par exemple, le calcule à peine. Bien sûr, la galaxie zemmourienne en a fait l’une de ses bêtes noires, du journal Causeur – qui le compare à …Tariq Ramadan – à Valeurs actuelles, qui le traite de tartuffe. À part ça, pas grand monde à l’horizon.

Dans le camp des « progressistes », on ne se bouscule pas non plus au portillon. Peut-être le remercie-t-on secrètement d’aller au charbon pendant que tant d’autres sont aux abonnés absents. Le 10 novembre, sur BFMTV, il affrontait Éric Zemmour sous un déluge d’invectives (« idiot utile de l’islamisme », « éradicateur de la France éternelle », « bobo », « représentant de l’idéologie dominante »). Au lendemain de la victoire de Trump, l’auteur du Suicide français était au bord de l’extase tandis que Glucksmann tentait de mettre en exergue les délires du polémiste : « Vous avez écrit dans votre livre que 99 % des musulmans français ne veulent pas s’intégrer » ; « C’est faux », mentait l’autre avec un aplomb confondant qui a, depuis longtemps, dissuadé maints débatteurs.

« T’es juste un con », se contenta de lui lancer Daniel Cohn-Bendit chez Ruquier, en 2014. « Le problème, avait fait remarquer Glucksmann à “Dany”, c’est que les “connards”, comme tu dis, sont majoritaires. Alors, moi, je descends dans l’arène. » Lors du duel sur BFM, pourtant, Zemmour n’a pas perdu une plume aux yeux de ses partisans. « La prochaine fois, je me préparerai mieux. », promet l’essayiste qui estime avoir affronté, en Géorgie, des adversaires bien plus redoutables.

(...)

Aujourd’hui, pourtant, même s’il reste muet sur le sujet, on devine que le jeune homme refuse l’étiquette qui lui a été souvent collée, celle de « fils spirituel de BHL ». Outre que leur ego est sans commune mesure, il est vrai qu’ils n’enfourchent pas toujours les mêmes chevaux de bataille. Ainsi quand Lévy voit dans la moindre critique des élites un prurit populiste, Glucksmann n’a de cesse d’appeler à une nouvelle nuit du 4 Août mettant fin aux privilèges.

À la veille des primaires de la gauche, il se désespère de la voir toujours aussi aphasique, et depuis trop longtemps pleine de mépris pour les électeurs du FN avec lesquels il discute chaque fois qu’il le peut, autre point de désaccord avec Goupil et Cohn-Bendit. Il faut savoir, leur rétorque-t-il, tendre la main à ceux qui s’égarent. « Il dit la même chose que moi », a feint de croire la journaliste et essayiste souverainiste Natacha Polony après l’avoir interviewé. Pas tout à fait.

À l’animateur, presque septuagénaire, qui animait le débat à la librairie Kléber et qui présentait ses excuses au nom de sa génération, celle de 68, Glucksmann a répondu : « Non, vous n’avez pas foiré. Vous avez créé un monde où chacun s’est émancipé, où les jeunes filles ne sont plus obligées d’avorter dans les toilettes, où les homos ne se cachent plus pour s’embrasser. Notre responsabilité maintenant est de recréer du commun sans remettre en cause ces libertés individuelles. » C’est l’un des moments où il a été le plus applaudi.

Par Marie-France Etchegoin

L'article complet est à lire en cliquant ci-dessous

Lire la suite

Léo Ferre...

25 Décembre 2016 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>