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Vivement l'Ecole!

A propos de l' "Ecole Macron" à Marseille...

2 Juin 2022 , Rédigé par Le Cafe Pedagogique Publié dans #Education

Emmanuel Macron à Marseille : un milliard pour les écoles, les parents  racontent les établissements délabrés

EXTRAIT

(...)

Des projets pédagogiques recyclés

L'inspection académique a publié une trentaine de fiches de postes qui présentent les projets et les exigences du recrutement. On trouve ainsi plusieurs projets de promotion de la santé, à peu près identiques d'une école à l'autre. Une autre école essaie un comité de pilotage avec trois pôles : "relations avec les familles", "santé soins", et "collectif enseignants". Plusieurs projets renvoient aux arts comme élément pour le développement cognitif des élèves. On a des projets développement durable ou encore laboratoires de maths ou encore des projets portant sur la relation à la famille.

"Beaucoup de projets présentés dans le dispositif  "Marseille en grand" existaient déjà avant", explique Virginie Akliouat, secrétaire départementale du Snuipp Fsu 13. En fait de projet "innovant", les équipes ont  recyclé leur projet d'école quitte à abuser du mot "innovant" dans la fiche de poste. Très peu de fiches de postes exigent des compétences particulières pour les enseignants prétendant à un poste. Finalement, la vitrine éducative du président ressemble beaucoup à ce qui existait avant sauf sur le plan budgétaire.

"La rénovation du bâti était attendue", nous dit V Akliouat. "Et côté expérimentation les collègues voient l'apport financier d'un bon œil. Ils auront les moyens de faire leur travail correctement. Mais d'autres enseignants, hors expérimentation, trouvent scandaleux de donner plus à certaines écoles qu'à d'autres". Parfois le même groupe scolaire est divisé entre une école élémentaire qui perçoit la manne présidentielle et une maternelle qui n'a rien...

On a là la limite de l'expérimentation. "Macron ne mettra pas 40 000€ dans toutes les écoles de France", dit V Akliouat. "L'affectation ne doit pas être liée à des financements de projets. Rien ne justifie qu'il faille avoir des compétences particulières pour travailler dans telle école alors que l'on a tous le même concours".

Une idéologie recyclée

L'idéologie qui sous tend cette nouvelle politique éducative vient de loin. En 2007, G de Robien avait lancé le projet des EPEP, établissements publics de l'enseignement primaire. Projet qui avorta rapidement. JM Blanquer l'a relancé dans ses livres en 2014 et 2016 et il avait annoncé dans le Nouvel Obs les pouvoirs renforcés des directeurs d'école en 2017. En 2018 le projet officiel "Cap 22" relance l'idée. En 2018 il échoue à inclure cela dans la loi Blanquer. C'est finalement la crise sanitaire qui permet au ministre d'aller au bout de ce projet avec la loi Rilhac. Elle donne une "autorité fonctionnelle" aux directeurs d'école dont le contenu sera précisé dans des décrets pas encore publiés.

"On a vu les prémisses de la loi Rilhac dans l'expérimentation "Marseille en grand", nous dit V Akliouat. "On voit les directeurs associés au recrutement. Des HSE versées pour payer des heures de réunion. Un budget à gérer pour les écoles. Mais cela va créer des tensions et isoler les directeurs d'école".

C'est ce vieux projet que le nouveau ministre vient porter avec le président de la République le 2 juin. Avec cette première sortie officielle où le ministre appuie un vieux projet libéral, le président et le nouveau ministre prennent le risque de marquer une vieille continuité idéologique plutôt qu'une "refondation" de l’École.

François Jarraud

Exemple de fiche de poste (Source @cafepedagogique )

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