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Vivement l'Ecole!

Education... le sujet qui peut faire bouger les lignes pendant cette campagne!

23 Mars 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education

Education... le sujet qui peut faire bouger les lignes pendant cette campagne!

L’éducation revient au cœur de la campagne. Thème qui pourrait faire bouger les lignes…

Oui c’est toujours un thème sensible, même épidermique en France. Emmanuel Macron, qui l’a réintroduit dans le débat en proposant plus d’autonomie pour les chefs d’établissements et la rémunération des profs en fonction du travail fourni, pensait peut-être aborder ce thème par l’angle social. Mais actionner le sujet de l’éducation, par n’importe quel bout, c’est toucher à la prunelle des yeux des Français : leurs enfants. Et le contexte est vraiment défavorable pour le président sur ce sujet ! A-t-il bien mesuré le niveau de mécontentement, même de colère et d’angoisse, généré par la réforme du BAC, la fin des sections, la question déflagratoire de l’option maths. La réforme a désorganisé les lycées, stressé les élèves, les parents et les enseignants. Et le côté droit dans ses bottes (je ne me trompe jamais) de JM. Blanquer, depuis 5 ans n’aide pas. Les parlementaires (même marcheurs) ont pourtant, depuis des mois, fait remonter le mécontentement de leurs électeurs. Alors quand le président, sans même tirer le bilan critique de sa réforme (sauf pour les maths), en propose une autre sur l’éducation, quelle  qu’elle soit, JL. Mélenchon, l’homme en forme du moment à gauche et donc réceptacle naturel de la colère sur ce thème, se frotte les mains. M’est avis qu’une bonne partie des points grignotés par le chef Insoumis ces jours-ci vient aussi de cette annonce. Mauvaise opération pour le président parce qu’un Mélenchon haut (s’il n’est pas qualifié au 2nd tour bien sûr), c’est l’assurance d’un très mauvais report des voix de gauche entre les deux tours en cas de duel avec Marine Le Pen. Pourtant la proposition d’Emmanuel Macron sur l’éducation n’était pas forcément que de droite.  

Ce n’est pas ce que l’on entend depuis qu’elle a été formulée !  

Oui mais, en réalité, cette proposition pouvait avoir tout du En-même-temptisme-macronien d’origine : l’idée d’un peu d’autonomie pour les lycées, le salaire au mérite, c’est pour la droite, mais le flanc gauche n’est pas négligeable. Du moins, devait l’être, de l’avis de ceux qui avaient conçu le projet pour le président-candidat… idée d’ailleurs inspirée de l’exemple scandinave : il s’agissait de multiplier les expérimentations alternatives pour aller vers plus d’épanouissement (les conservateurs appellent ça d’un ton dégoûté du pédagogisme) et donner aux établissements des quartiers défavorisés vraiment plus de moyens. Mais pour que cet aspect-là soit perçu pour ce qu’il est, il aurait fallu faire cette proposition bien en amont, afin que la société ait le temps de la discuter, de l’appréhender. Et là, on touche du doigt le défaut intrinsèque de la macronie. La proposition n’est pas le fruit d’une réflexion, d’une délibération collective. Et pour cause, LREM ne produit rien, dès lors que tout est décidé par les seuls Alexis Kohler et Emmanuel Macron. Et comme il n'y a pas de débat, quasiment pas d’interview avec le candidat, et bien tout est en place pour le malentendu. Cette élection voulue à la hussarde risque de produire des lendemains compliqués. L’éducation (comme bien d’autres thèmes) ne méritait pas un traitement si cavalier, si expéditif.  

Thomas Legrand

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