Face à la Covid-19 et aux « séparatismes », la figure de l’école sanctuaire - Par Claude Lelièvre
EXTRAIT
Nous sommes, par rapport aux pays comparables au nôtre, fort réticents à fermer les écoles. Un comptage rapide et indicatif montre par exemple que l’on a fermé les écoles seulement 10 semaines en France contre 15 en Espagne, 19 en Allemagne et 38 en certains endroits des États-Unis lors de la crise de la Covid-19.
Nous sommes aussi un pays où l’on n’a pas jugé bon que les enseignants soient parmi les catégories prioritaires pour la vaccination (contrairement là encore à d’autres pays comparables au nôtre), bien que les enseignants soient « au front » davantage que dans bien d’autres pays.
On peut bien sûr invoquer plusieurs raisons à cela. Mais il y en a une qui vient à l’esprit lorsque l’on connaît bien l’histoire de notre école, c’est la figure (plus ou moins intériorisée, et de façon plus ou moins consciente) de l’école comme « sanctuaire » qui joue un rôle dans l’acceptabilité de ces choix (on est en particulier « voué à se dévouer » dans un « sanctuaire »).
La thématique explicite de l’école comme « sanctuaire » revient de façon récurrente dans l’espace public. On peut citer par exemple le ministre de l’Éducation nationale François Bayrou en mars 1996 ou en mars 2006 ; ou bien le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon en octobre 2013. Mais elle est toujours là de façon implicite et latente.
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Cette figure de l’école comme « sanctuaire » (à la fois protecteur et à protéger) n’est pas étrangère non plus au fait que nous « appréhendons » (aux différents sens du terme) tout particulièrement les « séparatismes ». Dans la dernière période, on constate une valse-hésitation dans la façon de nommer le projet de loi en cours d’examen : projet de loi « contre le séparatisme » ou projet de loi « confortant le respect des principes de la République ».
Dans la première formulation, on est plus proche du bonapartisme (et de la volonté exprimée explicitement par Napoléon I que « l’État fasse nation » par le truchement de l’école), et dans la seconde formulation de la République jacobine « une et indivisible ».
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Claude Lelièvre
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Face à la Covid-19 et aux " séparatismes ", la figure de l'école sanctuaire
Nous sommes, par rapport aux pays comparables au nôtre, fort réticents à fermer les écoles. Un comptage rapide et indicatif montre par exemple que l'on a fermé les écoles seulement 10 semaine...