"En France, en 2017, trois cent cinq enfants ont été placés en centre de rétention, soit sept fois plus qu’en 2013"
https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180302.OBS2976/on-n-a-jamais-vu-autant-d-enfants-en-centre-de-retention.html
EXTRAITS
Migrants : « La place d’un enfant n’est pas derrière les grillages »
Dans une tribune au « Monde », le président de l’Unicef France, Jean-Marie Dru, s’indigne de l’enfermement dans des centres de rétention d’enfants de migrants en France et réclame des solutions alternatives.
L’opinion publique s’est à juste titre émue du sort réservé aux enfants migrants aux Etats-Unis. Traitements intolérables, contraires au respect de la dignité humaine. Mais l’opinion publique en France devrait tout autant s’élever contre l’enfermement des enfants dans des centres de rétention, qui se pratique dans notre pays.
Beaucoup pensent qu’il est impossible d’échapper à l’alternative : séparer les enfants de leurs parents ou les enfermer avec leurs parents. Comme si le seul moyen d’éviter la solution américaine, comme si la seule façon de garder des enfants auprès de leurs parents, consistait à les enfermer avec eux.
Or le droit français permet d’éviter cela, notamment à travers l’assignation à résidence. Depuis 2016, le pointage auprès des autorités locales est censé être la règle et la rétention l’exception. Nos voisins européens ont su s’adapter : l’Irlande et les pays nordiques ont renoncé à l’enfermement des enfants. La Finlande, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas et la Bulgarie pratiquent déjà le pointage auprès des autorités. En Belgique, un programme pilote appliqué à des familles susceptibles d’être éloignées a montré que très peu d’entre elles se soustrayaient aux mesures d’éloignement.
Traumatisme
En France, en 2017, trois cent cinq enfants ont été placés en centre de rétention, soit sept fois plus qu’en 2013. Au gouvernement qui estime que c’est peu, nous répondons que c’est trop. Certaines préfectures ont recours au placement de familles en rétention, pensant que l’enfermement facilitera les formalités d’expulsion. Si ces enfermements peuvent durer moins de quarante-huit heures, ils se prolongent parfois au-delà d’une semaine. Au gouvernement qui considère que c’est peu, nous répondons que c’est trop.
L’aménagement des centres que promet le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, n’y changera rien : la place d’un enfant n’est pas derrière des grillages. Et pourtant, le gouvernement s’obstine à leur appliquer les mêmes règles qu’aux adultes. Quand la droite sénatoriale évoque la possibilité d’enfermer une famille pendant cinq jours, nous répondons que c’est inadmissible.
(...)
Par Jean-Marie Drun Président de l'UNICEF-France
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Migrants : " La place d'un enfant n'est pas derrière les grillages "
Dans une tribune au " Monde ", le président de l'Unicef France, Jean-Marie Dru, s'indigne de l'enfermement dans des centres de rétention d'enfants de migrants en France et réclame des solutions ...