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Vivement l'Ecole!

"Nouveaux" programmes - "L’élève acteur est mort au profit de l’élève de l’automatisation"... (+ commentaire)

5 Janvier 2019 , Rédigé par Le Cafe Pedagogique Publié dans #Education

"Nouveaux" programmes - "L’élève acteur est mort au profit de l’élève de l’automatisation"... (+ commentaire)

C'était en décembre 2018...

CC

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EXTRAITS

Je les ai lus, les projets d’ajustement et de clarification des programmes du CSP (Conseil Supérieur des Programmes) en français qui nous tombent dessus en cette avant-dernière semaine d’école… Au premier regard, pas de bouleversement, des petites modifications par ci, par là… Un mot en moins, un mot en plus. Une structure qui rappelle celle des programmes de 2015.  Mais en y regardant de plus près, on remarque que ces petits riens changent beaucoup l’impression générale. J’ai donc mené une analyse comparative, points par points, afin d’éclaircir cette impression.

(...)

L’élève acteur est mort au profit de l’élève de l’automatisation, la notion apparaissant à plusieurs reprises au détriment de celle d’acteur qui, elle, disparaît complètement des projets d’ajustements des cycles 2 et 3. Et, toujours selon moi, la révolution est là. Le changement de posture est subtil mais clair. Adieu, élève qui tâtonne, essaie, découvre. C’est le grand retour des exercices de systématisation – qui étaient, certes, toujours d’actualité avec les programmes de 2015 mais avec une entrée différente. Les élèves ont-ils vraiment besoin de comprendre pour automatiser ? Les ajustements insinuent que non.

Le domaine de l’écriture, quant à lui, dans son introduction (pour le cycle 3) notait que « chaque élève peut ainsi devenir progressivement un acteur conscient et autonome de ses production ». Dans les nouveaux textes, l’écrit devient un outil au profit de l’acquisition des compétences grammaticales, « il est important d’établir un lien entre la rédaction de textes et l’étude de la langue en proposant des situations d’écriture comme prolongements à des leçons de grammaire et de vocabulaire et des situations de révision de son écrit en mobilisant des acquis en orthographe. ». L’élève que l’on s’image auteur, qui s’essaie dans le récit me semble bien loin. Il me faut, tout de même, reconnaitre que dans les exemples de situations, on évoque – une fois – l’imagination.  N’en demeure que l’écrit est constamment renvoyé à son utilité.

Le plus-que-parfait plutôt que la compréhension ?

La mort du prédicat, annoncée depuis un certain temps - au profit du retour aux compléments qu’ils soient d’objet direct, indirect, circonstanciels (temps, lieu, cause) - est bien actée.* L’attribut du sujet, l’épithète, les adverbes, les conjonctions, les prépositions, les notions de polysémie et d’homonyme font, eux aussi, leur grand retour. Nous pouvons nous questionner sur la pertinence de ces notions dès le cycle 3, voire 2 pour certaines. Les manuels mis à jour en 2016 se retrouvent déjà obsolètes. L’apprentissage de la conjugaison est lui aussi bouleversé. Le passé composé et le plus-que-parfait s’ajoutent au présent, futur, imparfait et passé simple.

La lecture est, comme nous nous y attendions, centrée sur le codage-encodage. La compréhension, grand problème de nos petits lecteurs, me semble bien peu de fois évoquée. Quitte à « ajuster » les programmes, n’aurait-il pas été pertinent d’accentuer ce travail qui doit être fait sur la compréhension ?

(...)

Lilia Ben Hamouda

Les projets d'ajustement

Les nouveaux programmes de l'école et du collège

Le billet complet (et bien d'autres) est à lire en cliquant ci-dessous

* Commentaire

Merci au Café Pédagogique et à Lilia ben Hamouda d'avoir lu attentivement ces "nouveaux" programmes.

"La mort du prédicat, annoncée depuis un certain temps - au profit du retour aux compléments qu’ils soient d’objet direct, indirect, circonstanciels (temps, lieu, cause) - est bien actée."

J'ajouterai, très rapidement et sans contredire l'excellent billet à lire sur le site de "Café", ces deux points. Le premier en forme de question:

1- quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi l'outil "Prédicat" (enseigné dans le Grevisse, "Bible de la grammaire "traditionnelle" - Grevisse 13e édition, paragraphes 237 à 240) ne doit plus être utilisé alors qu'il s'agit d'un moyen TRES efficace - je peux l'assurer car je l'ai employé en classe - pour faire progresser les élèves, notamment ceux les plus en difficulté?

Je ne peux pas croire qu'il s'agisse d'effacer un "symbole". "Symbole" d'un quinquennat, "symbole" d'un ministère, "symbole" d'une ministre...

Si tel était le cas, outre le ridicule, ce serait une fois de plus ne pas comprendre les réels intérêts des réformes, intérêts qui ne peuvent être que concernant les ELEVES!

2- au sujet du "retour" des COD/COI/CC, je laisse la parole à "Charivari:

(...)

Contrairement à ce qu’on peut lire dans les journaux mal informés, l’enseignement du prédicat ne remplace pas celui des compléments de verbe (COD…) : il le précède.

Le prédicat ne remplace pas le COD, il le contient. Dans la phrase d’exemple ci-dessus, le prédicat c’est chante une comptine, et le COD, qui complète le verbe à l’intérieur du prédicat, c’est une comptine.

Puisque cette notion de prédicat ne remplace pas celle de COD, vous en déduirez vous-mêmes que ce nouveau terme n’a aucune conséquence sur l’enseignement de l’orthographe, et, en particulier, aucune conséquence sur l’enseignement de l’accord du participe passé avec le COD placé avant le verbe. L’accord du participe dans ce cas particulier figure toujours au programme du collège, à la même place que dans les programmes précédents. Il n’a pas été « repoussé » du tout.

Je le prouve (extrait des nouveaux programmes du collège) :

"Nouveaux" programmes - "L’élève acteur est mort au profit de l’élève de l’automatisation"... (+ commentaire)

Ah bon, les élèves de primaire n’apprennent plus à accorder les participes passés ? On attend le collège maintenant ?

Là encore, journalistes ou politiques ont hurlé au loup alors que les nouveaux programmes n’ont rien changé à l’enseignement de l’accord des participes. Comment avant, les écoliers apprennent les cas d’accords les plus courants, quand les collégiens apprennent le cas d’accord « tordu » :

A l’école primaire, les élèves apprennent que le participe passé s’accorde avec le sujet après l’auxiliaire être :
Les souris sont mangées par les chats.
… mais que le participe passé ne s’accorde pas avec le sujet après l’auxiliaire avoir :
Les chats ont mangé_ des souris.

Voilà ce qu’on enseigne à l’école primaire, depuis les programmes de 1995 (donc ça n’a rien à voir avec les derniers programmes de 2015) et je vous assure que ce n’est déjà pas facile du tout. Beaucoup d’adultes font des erreurs sur ces accords « courants » de participes. Par égard pour eux, je ne publierai pas ici les tweets de politiques, pourtant énarques, qui se trompent sur ces accords élémentaires.

Les collégiens, eux, apprennent, en plus, à accorder le participe avec le COD, quand ce dernier est placé avant le verbe. C’est seulement pour cet accord qu’ils ont besoin de reconnaitre le COD (Ex : Les souris que les chats ont mangées ont disparu…). Ce cas d’accord -tordu-, on attend le collège pour l’enseigner. Ce n’est pas nouveau, cela vingt ans que c’est comme ça. Cela n’a rien à voir avec les nouveaux programmes ni avec l’apparition du prédicat.

(...)

Texte complet en cliquant ci-dessous

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