Elle commence sa carrière comme remplaçante dans la Chartreuse. Elle apprécie de travailler auprès d’élèves parfois en difficultés mais toujours volontaires. Elle rencontre Françoise Faye avec qui elle échange beaucoup, qui l’encourage à se questionner, à explorer son métier sous toutes ses dimensions. Elle lui propose de collaborer à une recherche de l’Institut national de recherche pédagogique sur le travail des enseignants, plus particulièrement sur la façon dont on accueille les injonctions de la hiérarchie et les incidences dans la classe. Elle saisit l’introduction d’une nouvelle discipline, le management, pour aller interroger des collègues travaillant dans une autre matière et dans un autre contexte que les siens. « Ça a été important pour moi car cela m’a sortie de ma classe et m’a permis de réfléchir sur ma propre pratique. »
Premier projet
Elle est mutée dans un collège de la Drôme, où elle enseigne depuis, auprès « d’élèves contents de travailler », un public qui semble sans problème, sans histoire, sans difficulté. L’important est de traiter tous les points du programme. Alors elle s’interroge sur le sens de cette exhaustivité qui empêche de s’attarder sur le vivre ensemble. Dans un établissement où 95 % des collégiens vont bien, voire très bien, les 5 % restants ont l’impression d’aller très mal. Cette opposition est source potentielle de conflit.
Passionnée par la presse, collectionneuse de journaux anciens, elle créée avec une collègue d’histoire-géographie un journal scolaire sur le modèle des journaux du XIXe siècle. Daniel Salles, du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI) vient les conseiller et les accompagner. Le projet est une opportunité d’explorer la presse de l’époque, le traitement d’alors des faits divers, avec notamment des voyages à Paris. Pendant sept ans, Cnewsboss vit et se développe sous formes diverses, en club, entre midi et deux, dans le cadre de l’accompagnement éducatif ou celui des élèves décrocheurs. « Écrire pour être lu donne du sens à l’enseignement du français. J’ai aussi trouvé une nouvelle motivation en travaillant avec une autre discipline. Les élèves s’y sont retrouvés aussi. »
L’expérience lui donne envie de s’investir dans l’éducation aux médias. Elle devient professeure du CLEMI dans la Drôme, travaille sur le thème avec son collègue professeur documentaliste. Ensemble, ils créent une classe média pour faire travailler les élèves sur plusieurs supports médiatiques, dont une web radio et un site. Le projet dure deux ans et s’arrête faute de financement. Une participation de la classe à la dernière de l’émission de France 4 « T’as tout compris » apparaît alors comme un aboutissement.
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Monique Royer
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